Japon : la garde à vue de Carlos Ghosn prolongée de 10 jours

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avec AFP , modifié à
La garde à vue à Tokyo du PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, Carlos Ghosn, est prolongée de 10 jours mercredi. Il est soupçonné de malversations à la tête de la firme japonaise Nissan.

Le tribunal de Tokyo a approuvé mercredi la prolongation de la garde à vue de Carlos Ghosn pour une durée de 10 jours supplémentaires, ont rapporté mercredi les médias japonais. Le PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors avait été arrêté lundi à Tokyo sur des soupçons de malversations. Le tribunal et le bureau du procureur ont indiqué ne pas commenter ce type de décision sur un cas particulier.

Soupçonné d'avoir caché une partie de ses revenus au fisc. Le parquet reproche au Franco-libano-brésilien d'avoir "conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015", en déclarant une somme totale de 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d'euros) au lieu de près de 10 milliards de yens (soit 77 millions d'euros). Un de ses collaborateurs, Greg Kelly, interpellé simultanément, a également vu sa durée de détention étendue, toujours selon les médias.

Carlos Ghosn est également soupçonné d'avoir utilisé des biens de Nissan à des fins personnelles. Après la prolongation de sa garde à vue, il devrait être mis en examen dans trois semaines au plus tard. Il pourra alors demander à être libéré sous caution, sauf qu'au Japon, le juge ne l’accorde généralement que si l’on reconnaît les faits reprochés. 

Nissan également mis en cause. Le groupe Nissan pourrait également faire l'objet de poursuites judiciaires, en tant que personne morale. Le parquet estime, selon la presse, que si faute il y a, la responsabilité en incombe aussi à l'entreprise : c'est en effet elle qui a remis aux autorités les documents financiers inexacts dans lesquels Carlos Ghosn aurait dissimulé une partie importante de ses revenus. 

Limogé par Nissan ? Alors que Nissan à d'ores et déjà annoncé la tenue d'un conseil d'administration pour démettre Carlos Ghosn de son poste de président de cette instance, le conseil d'administration de Renault - dont il est également PDG - a confié mardi soir "à titre provisoire" la direction exécutive du groupe au numéro deux du groupe Thierry Bolloré.

Le président exécutif du constructeur d'automobiles japonais Hiroto Saikawa a donné une conférence de presse rapidement après l'arrestation du Franco-libano-américain de 64 ans. Il s'est dit extrêmement choqué, "en colère" contre Ghosn avant d'ajouter un autre point : Carlos Ghosn est resté trop longtemps aux manettes, et "ce long règne est un facteur qui peut expliquer les dérives dont il est accusé."