Jacques Chirac international
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Jean-Marc de la Sablière, ancien sherpa et conseiller diplomatique de Jacques Chirac, est revenu au micro d'Europe 1 sur la politique étrangère de l'ancien président. Et notamment sur le dossier de la guerre en Irak, en 2002.
INTERVIEW

"C'était un homme de paix mais qui pouvait se montrer ferme". Jean-Marc de la Sablière était le sherpa et le conseiller diplomatique de Jacques Chirac, entre 2000 et 2005. Dans les coulisses de la scène internationale, le conseiller est revenu, au micro de Europe 1 de Fabienne Le Moal, sur les grandes lignes de la politique étrangère de l'ancien président. 

"Il avait son franc-parler mais c'était un homme de dialogue", évoque l'ancien sherpa. "Quelques fois, il pouvait passer en force, dans certains sommets internationaux. Il défendait les intérêts de la France"

Non à la guerre en Irak

En 2002, Jacques Chirac refuse de faire participer les troupes françaises à la guerre en Irak. Une décision historique, qui reste aujourd'hui un souvenir fort de Jean-Marc de la Sablière. "Sur la guerre en Irak, il y avait une entente pour régler le problème par une voie pacifique", rappelle le conseiller. "Quand les américains ont voulu partir en guerre, il a dit 'non, nous appliquerons les résolutions et nous ne légitimerons pas une guerre illégitime'."

Dans ce dossier brûlant, Jaques Chirac avait l'assentiment de la communauté internationale, selon l'ancien sherpa :"Il avait d'étroites relations avec Schröder, Vladimir Poutine ou la Chine."

Inquiet face à l'intégrisme

Une autre raison de ce refus  de la guerre en Irak résidait aussi dans les conséquences. "Lors d'une conversation avec Georges Bush, il l'avait alerté quant aux conséquences de cette guerre : la montée du terrorisme et de l'intégrisme."

Jean-Marc de la Sablière évoque également le souvenir du 11 septembre 2001. "Il était attentif aux amalgames", raconte l'ancien sherpa. "Il ne voulait pas que l'on accuse le monde musulman ou le monde arabe en général de ce drame."

Son passé de lieutenant pendant la guerre d'Algérie avait eu, selon l'ex- conseiller, une influence dans son action internationale. "Il était très attentif au sang versé, et ça c'est parce qu'il a vu mourir des jeunes autour de lui."