1:57
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : IRANIAN STATE TV (IRIB) / AFP , modifié à
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, de hauts responsables américains faisant état d'une attaque israélienne en représailles aux tirs de drones et de missiles sans précédent contre Israël le week-end dernier. Suivez notre direct.

Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux États-Unis, citant des responsables américains. ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains. 

Les informations à retenir : 

  • De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran
  • Selon plusieurs médias américains, il s'agit d'une attaque d'Israël, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire
  • Israël a prévenu Washington de son attaque sur l'Iran
  • Les vols ont repris depuis les aéroports de Téhéran
  • L'ambassade américaine en Israël annonce restreindre les déplacements de son personnel

La communauté internationale appelle à la retenue

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a assuré que les États-Unis "n'ont pas été impliqués dans une opération offensive". "Je ne vais pas parler de ces événements rapportés par les médias (...) Tout ce que je peux dire de notre côté et de celui de tous les membres du G7 est que notre objectif est la désescalade", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des chefs de la diplomatie du G7. Même son de cloche du côté de la diplomatie chinoise : "La Chine s'oppose à toute action susceptible d'entraîner une escalade des tensions et continuera de jouer un rôle constructif pour une désescalade", a assuré la porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian. 

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que la Russie continue "à encourager les parties à la retenue et à s'abstenir de toute action susceptible de provoquer une nouvelle escalade dans une région aussi sensible". Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que "des contacts ont eu lieu entre les dirigeants de la Russie et de l'Iran, et entre nos représentants et les Israéliens. Nous avons été très clairs lors de ces échanges et nous avons dit aux Israéliens que l'Iran ne veut pas d'escalade".  

"Il est absolument nécessaire que la région reste stable et que toutes les parties s'abstiennent de toute nouvelle action", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'un déplacement en Finlande. "La position de la France, c'est d'appeler tous les partenaires de la région à la désescalade et à la retenue", a déclaré sur une radio française le ministre français délégué à l'Europe, Jean-Noël Barrot. Au Royaume-Uni, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné qu'"une escalade significative n'est dans l'intérêt de personne. Ce que nous voulons c'est que le sang-froid prévale dans la région". "C'est une situation qui évolue et il ne serait pas correct de spéculer tant que les faits ne sont pas éclaircis", a-t-il ajouté.

Pour l'Allemagne, "la désescalade doit être le message du moment", a déclaré Steffen Hebestreit, porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, lors d'une conférence de presse à Berlin. En Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez a appelé sur X à "éviter toute action pouvant conduire à une escalade du conflit au Proche-Orient. La gravité du moment exige responsabilité et retenue de la part de toutes les parties".

L'Iran a activé tôt vendredi sa défense aérienne

Téhéran a fait état de trois explosions près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars. Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires, basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

L'Iran a activé tôt vendredi sa défense aérienne dans plusieurs provinces après des informations d'explosions dans le centre du pays, a indiqué l'agence officielle Irna. Les liaisons aériennes ont repris vendredi en début de matinée dans les deux aéroports de Téhéran après avoir été suspendues à la suite d'explosions rapportées en Iran, selon l'agence officielle Irna.

Israël a prévenu Washington de son attaque sur l'Iran

Washington a été prévenu de l'attaque israélienne sur l'Iran mais n'a ni approuvé l'opération ni joué aucun rôle dans son exécution, ont déclaré des responsables cités par les médias américains.

NBC et CNN, citant respectivement des sources au fait de la question et un responsable américain, ont rapporté qu'Israël avait prévenu Washington de la frappe. "Nous n'avons pas approuvé la riposte", a déclaré un responsable américain, selon CNN.

L'armée israélienne indique ne pas avoir de commentaire "pour le moment"

La télévision d'Etat a fait état tôt d'informations sur de "fortes explosions" entendues dans la province d'Ispahan (centre), sans épiloguer sur les causes. Selon des responsables américains cités par plusieurs télévisions américaines dont la chaîne ABC News, il s'agit d'une attaque israélienne menée contre l'Iran en représailles aux frappes iraniennes contre Israël le week-end dernier.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP ne pas avoir de commentaire "pour le moment" au sujet d'explosions rapportées tôt vendredi près d'une base militaire dans le centre de l'Iran. Les militaires ont indiqué que les sirènes d'alarme avaient retenti dans le nord d'Israël, théâtre d'échanges de tirs ces derniers mois entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.

L'ambassade américaine en Israël annonce restreindre les déplacements de son personnel

L'ambassade américaine en Israël a ordonné vendredi à ses employés et à leurs familles de limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays, quelques heures après des explosions rapportées en Iran et attribuées par des responsables américains à Israël.

L'ambassade indique sur son site internet que "les employés du gouvernement américain et les membres de leurs familles" ne peuvent voyager "pour motifs personnels" en dehors des grandes villes de Tel-Aviv, Jérusalem et Beersheva. Cet avis de sécurité vaut "jusqu'à nouvel ordre", a-t-elle précisé.

Israël contre Iran

Ces nouveaux développements interviennent alors qu'Israël a menacé de répondre à l'attaque contre son territoire le week-end dernier lancée par Téhéran après à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas, en Syrie. Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles lancés par l'Iran, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie".

Il s'agissait de la première attaque directe jamais menée par l'Iran contre son ennemi juré. Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian avait dit que l'Iran ferait "regretter" à Israël toute attaque contre son territoire. 

Mais en attaquant Israël, l'Iran a dit avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti. "Les actions de légitime défense et contre-mesures de l'Iran sont terminées, donc le régime terroriste israélien doit arrêter tout nouvel aventurisme militaire contre nos intérêts", a dit M. Amir-Abdollahian lors d'une réunion sur la situation au Moyen-Orient.

Des frappes ont visé le sud de la Syrie

Des frappes ont par ailleurs visé vendredi à l'aube la région de Soueida dans le sud de la Syrie, "sur une position de radar de l'armée syrienne", a précisé Rayan Maarouf, militant et responsable d'un média en ligne Suwayda 24.

Israël avait un temps envisagé de mener rapidement des frappes en Iran en représailles aux missiles lancés par Téhéran le week-end dernier sur son territoire, mais avait finalement revu ses plans, ont affirmé jeudi des médias israéliens et américains. Selon le diffuseur public israélien Kan, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait décidé de ne pas mettre en œuvre des plans pré-approuvés de frappes de représailles en cas d'attaque, après avoir discuté avec le président américain Joe Biden.

Premier allié d'Israël, les États-Unis exhortent Israël à la retenue, optant plutôt pour le renfort de leurs sanctions contre "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE et le Royaume-Uni ont aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran. "Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-Orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a souligné de son côté le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, en appelant à la retenue.

"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions", a déclaré Antonio Guterres. "Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a-t-il ajouté, appelant par commencer à un cessez-le-feu à Gaza.

L'ambassade américaine en Israël restreint les déplacements de son personnel, l'Australie appelle ses ressortissants à quitter le pays et les territoires palestiniens

L'ambassade américaine en Israël a ordonné vendredi à ses employés et à leurs familles de limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays, quelques heures après des explosions rapportées en Iran et attribuées par des responsables américains à Israël.

L'ambassade indique sur son site internet que "les employés du gouvernement américain et les membres de leurs familles" ne peuvent voyager "pour motifs personnels" en dehors des grandes villes de Tel-Aviv, Jérusalem et Beersheva. Cet avis de sécurité vaut "jusqu'à nouvel ordre", a-t-elle précisé.

De son côté, évoquant une "forte menace de représailles militaires et d'attaques terroristes", l'Australie "exhorte les Australiens en Israël et dans les territoires palestiniens occupés à s'en aller, s'ils sont certains de pouvoir le faire en toute sécurité", a écrit le ministère des Affaires étrangères dans une note.

La campagne israélienne de bombardements intensifs suivie d'une offensive terrestre, a été déclenchée par l'attaque le 7 octobre de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens. Or les pourparlers sur une trêve à Gaza associée à une libération d'otages piétinent depuis des mois, les belligérants s'accusant mutuellement de les bloquer.