Irak : quels sont les enjeux de la bataille de Mossoul pour la France ?

Les Peshmergas ne sont plus qu'à 9 kilomètres de Mossoul. Ils avancent prudemment. © AHMAD AL-RUBAYE / AFP
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Didier François, édité par V.D.-M. , modifié à

Au quatrième jour de la bataille de Mossoul, Europe 1 fait le point sur les enjeux de cette offensive pour la France. 

Les forces gouvernementales irakiennes ne sont plus qu'à quelques kilomètres des portes de Mossoul , fief des djihadistes dans le pays. Au quatrième jour de l’offensive finale, Europe 1 fait le point sur les enjeux pour la France.  

Cibler le portefeuille de Daech. Une victoire à Mossoul, capitale décrétée du groupe État islamique (EI), aurait une très forte valeur symbolique pour la coalition. Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi un énorme enjeu économique. Daech (acronyme arabe de l'EI) lève l’impôt dans la ville via des amendes ou carrément du racket. C’est une source de revenus extrêmement importante pour le groupe terroriste, encore plus depuis que ses raffineries sont systématiquement bombardées. La chute de Mossoul constituerait donc un sérieux coup au nerf de la guerre, le portefeuille de l’État islamique .

On estime que 3.000 à 5.000 djihadistes sont retranchés dans Mossoul . À ce chiffre viennent s’ajouter les tribus locales qui vont soit combattre, soit rester passives, soit se soulever contre Daech. En revanche, les combattants étrangers qui sont sur place, eux, sont bien là pour se battre. Et a priori, ils se battront jusqu’au bout. Parmi eux, on trouve Rachid Kassim , l’homme qui a téléguidé les dernières attaques en France - l’assassinat du couple de policiers à Magnanville et celui du prêtre de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray - ainsi que la tentative manquée de voiture piégée aux bonbonnes de gaz.

Entendu sur europe1 :
La bataille contre Daech devra aller jusqu’à son terme. Il faudra donc intégrer également la chute de Raqqa.

 

Mossoul, une première étape avant Raqqa. Si la coalition réussit à reprendre la ville de Mossoul, les djihadistes ne vont-ils pas s’enfuir ? Ou pire, revenir en Europe ? Dans les faits, de nombreux combattants n’ont pas attendu le début des hostilités pour se réfugier de l’autre côté de la frontière, à Raqqa, en Syrie .

Présent cette semaine sur le porte-avions français, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a d'ailleurs lancé un avertissement  : garde au triomphalisme après Mossoul. "La chute de Mossoul sera vraiment une perte considérable pour Daech mais il faut intégrer le fait que la bataille contre Daech devra aller jusqu’à son terme et donc intégrer également la chute de Raqqa", a expliqué le ministre. "Car c’est à Raqqa que sont venus se réfugier les terroristes qui ont frappé notre pays. Il faudra mener ce combat jusqu’au bout."

On sait que certains terroristes des attentats de Paris et de Bruxelles venaient de Raqqa. Selon les informations recueillies par Europe 1, il resterait à Raqqa une centaine de djihadistes français considérés comme particulièrement dangereux. Il faut y ajouter quelques Belges et des combattants francophones du Maghreb. On a déploré la facilité avec laquelle les djihadistes passaient les frontières européennes. La France a donc une mission : faire comprendre à ses partenaires de la coalition que la guerre contre Daech ne s’arrêtera pas à Mossoul.