Le philosophe, essayiste et polémiste, Alain Finkielkraut était l'invité d'Europe Matin mardi. 4:13
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Laura Laplaud , modifié à
Plus de deux mois après le début de l'invasion russe, les combats s'intensifiaient lundi dans le sud et l'est de l'Ukraine. Invité d'Europe Matin mardi, le philosophe, essayiste et polémiste, Alain Finkielkraut a réagi aux derniers événements politiques dans le monde comme la guerre en Ukraine.

Au 76e jour de la guerre en Ukraine, les combats continuent. Des missiles ont notamment visé la région d'Odessa lundi, l'armée ukrainienne décomptant sept frappes et déplorant un mort et cinq blessés. "L'opération militaire spéciale menée par la Russie en Ukraine est une guerre sale qui s'appuie sur une propagande abjecte", a soutenu Alain Finkielkraut

"Une guerre intégralement criminelle"

"Les bombardements et les frappes aériennes ne visent qu'exceptionnellement les positions militaires de l'Ukraine, ces bombardements ont pour cible des écoles, des hôpitaux, des gares, des théâtres", s'est-il insurgé. "Toute guerre n'est pas criminelle mais celle-là, l'est intégralement", a-t-il poursuivi sur Europe 1. 

Depuis le début de la guerre, Vladimir Poutine n'a cessé de véhiculer l'image d'une Ukraine totalement aux mains des "nazis". "Vladimir Poutine et ses relais dans les médias "nazifient" à tout va : le gouvernement ukrainien est nazi, l'Ukraine entière est nazie, l'Otan est infestée de nazis, l'Occident lui-même est nazifié..." énumère le philosophe.

Une propagande qui n'est pas sortie d'un cerveau malade, assure-t-il mais qui viendrait de l'idéologie soviétique selon Alain Finkielkraut. "La propagande ne fait pas le rayonnement de Poutine, elle aggrave son isolement. Et surtout, il ne parle pas de fascisme, mais carrément de nazisme. Donc il va un cran plus loin. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'attendait pas au grand sursaut de l'Occident", observe-t-il.

Un sursaut européen

L'essayiste en a aussi profité pour évoquer la solidarité et l'union de l'Occident et de l'Union européenne dans ce conflit. "L'ennemi de l'Europe, c'est l'ennemi intérieur, c'est-à-dire son sexisme, son racisme, son colonialisme. Et tout d'un coup, l'Europe découvre en Poutine un véritable ennemi et l'Union européenne et l'Occident décident de sanctions économiques très sévères et même d'armer l'Ukraine jusqu'à frôler la belligérance", conclut-il tout en précisant étant partagé entre un sentiment de solidarité envers l'Ukraine et "un sentiment de peur devant la possible extension de cette guerre".