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Sébastien Le Belzic, édité par Gauthier Delomez
L'Ukraine subit depuis jeudi une invasion militaire russe qui est largement condamnée par la communauté internationale, mais une grande puissance mondiale se tient à l'écart : la Chine. La position de Pékin est d'ailleurs ambiguë, entre appel à la poursuite des discussions et le refus de parler "d'invasion" du pays.

L'Union européenne envoie des armes à l'Ukraine, les États-Unis condamnent l'agression militaire russe et annoncent des sanctions, mais la Chine, quant à elle, reste prudente. Le conflit armé qui oppose la Russie à l'Ukraine embarrasse l'une des plus grandes puissances mondiales. Pékin reste en fait sur sa diplomatie du "ni ni" : ni condamnation, ni soutien formel. Les dirigeants chinois disent comprendre la Russie et se sont contentés d'appeler au dialogue après l'intervention russe en Ukraine. Toutefois, la Chine s'oppose à des sanctions internationales et refuse de parler d'invasion du pays.

À l'image du régulateur russe des médias, qui a ordonné samedi aux médias nationaux de supprimer toute référence à des civils tués par l'armée russe en Ukraine, ainsi que les termes de "déclaration de guerre", "d'invasion" ou "d'offensive", les médias chinois bannissent également le terme d'invasion de l'Ukraine.

Des intérêts économiques importants avec la Russie et l'Ukraine

"C'est typique pour les médias européens et américains de poser des questions en utilisant le mot 'invasion' sur la base d'idées préconçues", explique Hua Chunying, une porte-parole de la diplomatie chinoise. "La Chine suit de près l'évolution de la situation, et nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle", poursuit-elle.

Derrière ce soutien de façade, la position chinoise est plus ambigüe. Pékin a des intérêts économiques importants, aussi bien en Russie qu’en Ukraine, et redoute que ses entreprises et ses banques souffrent elles aussi par ricochet des sanctions internationales. La Chine veut promouvoir la paix, mais à sa façon explique un diplomate chinois, qui fait porter la responsabilité de la crise sur les États-Unis.