Le fondateur d'Al-Qaïda est mort tué par les forces spéciales américaines il y a dix ans. 2:00
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Didier François
Le 2 mai 2011, Oussama Ben Laden, le fondateur d’Al-Qaïda était abattu par les forces spéciales américaines. Dix ans plus tard, la menace terroriste existe toujours même si Al-Qaïda est affaiblie. Didier François, spécialiste des questions internationales, Didier François retrace l’histoire tumultueuse de ce groupe terroriste sur Europe 1. 

Il y a dix ans Oussama Ben Laden, le fondateur d’Al-Qaïda était abattu par un commando des forces spéciale au terme d’une longue traque. Une exécution qui a porté un terrible coup à l’organisation terroriste. Le projet initial de Ben Laden est finalement mort avec lui. Le spécialiste des questions internationales d'Europe 1, Didier François, retrace l'histoire tumultueuse du groupe terroriste. 

Les attentats du 11 septembre 2001 : apogée et chant du cygne d'Al-Qaïda

Oussama Ben Laden avait conçu Al-Qaïda comme le commandement central du djihad mondial. Il a unifié, sous sa houlette, les principaux mouvements islamistes venus combattre aux côtés des moudjahidines afghans contre les soviétiques. Et Ben Laden a utilisé deux atouts dont il disposait en abondance pour s’imposer comme le chef incontesté de l’internationale djihadiste : du charisme et de l’argent. Il stupéfie ainsi le monde avec les attentats du 11 septembre 2001.

Ils seront à la fois l’apogée d’Al-Qaïda et son chant du cygne, car la riposte américaine à ces attaques va littéralement pulvériser les structures opérationnelles du groupe terroriste. Ses cadres sont contraints à la clandestinité, dispersés dans des zones isolées à partir desquelles il est impossible de piloter une organisation planétaire. Oussama Ben Laden est ainsi terré dans sa retraite pakistanaise.

La recomposition des mouvements djihadistes

Son successeur, Ayman al-Zawahiri, doit, pour sauver l’organisation, accepter une forte décentralisation. Dans les faits aujourd’hui, les filiales d’Al-Qaïda dans différentes régions, le Sahel, le Levant ou la péninsule arabique, sont pratiquement autonomes. Si les émirs locaux consultent encore la direction centrale, ils choisissent en réalité leurs propres stratégies.

La menace djihadiste est pourtant toujours là pour deux raisons. Premièrement, la guerre en Irak a profondément déstabilisé le Proche-Orient et a donné un nouveau souffle au mouvement islamiste. Deuxièmement, l’affaiblissement d’Al-Qaïda a ouvert un espace aux courants concurrents et, en particulier, à l’Etat islamique.

Cela ne va pas toujours sans frictions. En ce moment au Sahel, les affrontements entre les deux organisations font autant de victimes dans leurs rangs que la lutte anti-terroriste.