Hong Kong manifestants arrêtés Chine DALE DE LA REY / AFP 1:16
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avec AFP , modifié à
La police a procédé aux premières arrestations à Hong Kong, moins de 24 heures après l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin. Le texte, qui permet à la justice chinoise d'être compétente pour les crimes les plus graves, a été condamné par de nombreux pays occidentaux. 

Moins de 24 heures après l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong, la police a procédé aux premières arrestations en vertu de ce texte, condamné par de nombreux pays occidentaux, qui rend la justice chinoise compétente pour les crimes les plus graves.

Promulguée mardi par le président chinois Xi Jinping, cette législation fait craindre à l'opposition hongkongaise un recul des libertés inédit depuis la rétrocession à la Chine par le Royaume-Uni de ce territoire, en 1997.

Plus de 300 arrestations, les manifestations se poursuivent 

Les forces de l'ordre ont arrêté au total mercredi plus de 300 personnes, dont neuf pour violation présumée de la loi sur la sécurité nationale, alors que des milliers de Hongkongais se sont rassemblés pour marquer le 23ème anniversaire de la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine. Ce rassemblement avait été interdit il y a quelques jours par les autorités, pour la première fois en 17 ans. La police a fait usage de canons à eau, de gaz poivré et lacrymogène pour les disperser. 

Beaucoup d'entre eux scandaient des slogans en faveur de l'indépendance du territoire. "Ce que ce régime autoritaire veut faire, c'est terroriser le peuple et l'empêcher de sortir", a affirmé à l'AFP Chris To, un manifestant de 49 ans. Selon la police, un officier a été poignardé à l'épaule alors qu'il tentait de procéder à une arrestation.

Le soutien à l'indépendance devient illégal 

Depuis l'entrée en vigueur de la loi mardi soir, le soutien à l'indépendance de Hong Kong, de Taïwan, du Tibet et de la région du Xinjiang est devenu illégal. L'opposition hongkongaise redoute que le texte ne porte un coup fatal aux libertés et à l'autonomie dont jouissait le territoire depuis sa rétrocession.

Elle permet de réprimer quatre types de crimes contre la sécurité de l'État : subversion, séparatisme, terrorisme et collusion avec des forces extérieures. Dans certains cas, la loi prévoit que la justice chinoise soit compétente et réserve des peines allant de 10 ans d'emprisonnement jusqu'à la prison à vie pour les auteurs des crimes les plus graves.

Les États-Unis menacent la Chine de représailles 

De nombreux pays occidentaux, parmi lesquels 27 membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, ont condamné ce texte, redoutant qu'il n'entraîne la répression de toute opposition politique. De leur côté, les Etats-Unis ont menacé la Chine de représailles, promettant de ne pas "rester les bras croisés".

Mercredi, le Royaume-Uni a dénoncé une "violation manifeste de l'autonomie" de Hong Kong. En conséquence, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé vouloir faciliter à terme l'accès à la citoyenneté britannique pour les titulaires d'un passeport spécial auquel sont éligibles près de trois millions de résidents de l'ex-colonie britannique. De son côté, Taïwan a annoncé l'ouverture d'un bureau destiné à accueillir les habitants de Hong Kong désireux de s'installer sur l'île.