Hong Kong : des rappeurs chinois s'en prennent aux manifestants

Quelque 1,7 million de personnes ont défilé dimanche à Hong Kong, pour s'opposer à la mainmise de la Chine sur ce territoire théoriquement indépendant jusqu'en 2047.
Quelque 1,7 million de personnes ont défilé dimanche à Hong Kong, pour s'opposer à la mainmise de la Chine sur ce territoire théoriquement indépendant jusqu'en 2047. © Philip FONG / AFP
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avec AFP
Dans un clip diffusé sur Internet, via des médias rattachés au régime de Pékin, le groupe de rap CD Rev dénonce les manifestations pro-démocratie dans l'ex-colonie britannique comme un complot des Occidentaux pour affaiblir la Chine.  

"Foutez ces agents étrangers dehors", slame un groupe de rap chinois, pour lequel les manifestations à Hong Kong sont le résultat d'un complot des services occidentaux destiné à imposer par la force la démocratie au territoire autonome. La chanson, diffusée sur Internet par les médias inféodés au régime communiste, est la dernière création de la propagande de Pékin destinée à discréditer le mouvement en faveur de la démocratie à Hong Kong. 

Accompagné d'un clip montrant des violences lors de manifestations dans l'ancienne colonie britannique, le morceau reprend l'accusation des médias chinois selon laquelle la contestation serait en fait une tentative de révolution téléguidée de l'extérieur.

"Hey démocratie! Il paraît qu'on allait te trouver au Moyen-Orient", scande en anglais le groupe de rap CD Rev. "Les gens jettent des bombes dans les rues, si c'est ce que tu veux, désolé, je ne suis pas d'accord", poursuit-il, comme en écho aux accusations de Pékin selon lesquelles les actes de violence à Hong Kong s'apparentent à du terrorisme. Tout en dénonçant "l'hypocrisie américaine", la vidéo montre le président américain Donald Trump rappelant que "Hong Kong fait partie de la Chine".

Le rap comme moyen de propagande auprès de la jeunesse

Un autre clip, diffusé par la télévision publique CCTV et le quotidien de langue anglaise China Daily sur les réseaux sociaux, met en garde Hong Kong contre le risque de devenir "un paradis de violence". "Des filles qui hurlent, des boutiques défoncées, vous la ramenez toujours avec votre justice?", proclame le chanteur Gang Qilian, alternant entre le chinois et le cantonais parlé à Hong Kong.

Ce n'est pas la première fois que le pouvoir chinois a recours au rap pour tenter de faire passer son message auprès des jeunes : en mars, l'agence officielle Chine nouvelle avait diffusé un clip célébrant façon hip-hop la très austère session annuelle du parlement.