Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky attendu pour une visite à Berlin et Paris vendredi

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avec AFP / Crédit photo : Thomas COEX / AFP , modifié à
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rendra en Allemagne et en France vendredi pour y rencontrer respectivement Olaf Scholz et Emmanuel Macron avant de participer samedi en Allemagne à la Conférence de Munich sur la sécurité, a annoncé la présidence ukrainienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Berlin et à Paris où il va signer avec Emmanuel Macron un accord bilatéral de sécurité, à quelques jours de l'entrée de son pays dans sa troisième année de guerre avec la Russie. À Berlin, il va rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz, annoncé la présidence ukrainienne, sans plus de précisions. L'Allemagne négocie aussi avec Kiev un accord de sécurité dont la conclusion est attendue prochainement.

 

Volodymyr Zelensky se rendra ensuite à Paris pour signer l'accord avec la France, au Palais de l'Élysée, avant de retourner samedi en Allemagne où il assistera à la Conférence de Munich sur la sécurité. "Cet accord fait suite aux engagements qui avaient été pris en format G7 en marge du Sommet de l'Otan à Vilnius en juillet 2023", a rappelé la présidence française.

Les dirigeants de l'Otan n'avaient alors pas fixé de calendrier pour une adhésion de l'Ukraine, au grand dam de Kiev, mais les pays du G7 s'étaient engagés à lui apporter un soutien militaire "sur le long terme" afin de l'aider à combattre l'actuelle offensive russe mais aussi dissuader Moscou de toute attaque future contre son voisin. Le Royaume-Uni a été le premier à conclure un tel accord lors d'une visite du Premier ministre Rishi Sunak à Kiev le 12 janvier. Les pays de l'Union européenne n'avaient pas encore franchi le pas.

"Soutien indéfectible"

La France réaffirme ainsi sa "détermination à continuer d'apporter, dans la durée et avec l'ensemble de ses partenaires, un soutien indéfectible à l'Ukraine et au peuple ukrainien" près de deux ans après le début de l'offensive russe, le 24 février 2022, souligne l'Élysée. L'Ukraine poursuit des négociations avec une série d'autres États, de l'Italie aux États-Unis. D'autres pays se sont également joints à l'initiative du G7, de la Pologne à la Scandinavie.

Autant de soutiens très mal vus au Kremlin qui avait déjà jugé en juillet que de telles garanties porteraient "atteinte à la sécurité de la Russie". Ces engagements peuvent porter sur l'octroi d'équipements militaires modernes, interopérables avec ceux de l'Otan, la formation de soldats ukrainiens ou le renforcement de l'industrie de défense ukrainienne.

La situation militaire est difficile pour les Ukrainiens qui manquent d'hommes, d'armes et de munitions, alors qu'une nouvelle enveloppe d'aide américaine est bloquée au Congrès. L'arrêt de l'aide américaine a déjà un "impact" sur le champ de bataille, a averti jeudi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Dans ce contexte, l'Ukraine presse l'UE d'augmenter ses livraisons d'obus d'artillerie et de "signer des contrats à long terme avec les entreprises" de défense ukrainiennes.

"Besoins sur le front"

Paris a lancé en janvier une "coalition artillerie" visant à renforcer les capacités de Kiev face à la Russie. Les Alliés doivent pour cela augmenter leurs propres cadences de production en canons et en munitions. La France s'est elle-même dite prête à produire 78 canons Caesar en 2024 et début 2025 pour l'Ukraine, outre les 30 déjà livrés. Monté sur camion, le Caesar peut tirer des obus de 155 mm à 40 kilomètres de distance. Elle a aussi annoncé la livraison d'une cinquantaine de missiles sol-air A2SM par mois en 2024 et de nouvelles livraisons d'une "quarantaine" de missiles longue portée Scalp.

Olaf Scholz a de son côté donné lundi le premier coup de pioche d'une nouvelle usine d'obus du fabricant Rheinmetall qui compte produire, sur l'ensemble de ses sites en Europe, jusqu'à 700.000 obus d'artillerie par an en 2025, contre 400 à 500.000 cette année et 70.000 avant la guerre en Ukraine.

Il s'agit de la troisième visite du président ukrainien à Paris depuis le début de la guerre, après celles de février et mai 2023. Les deux dirigeants auront "l'occasion de discuter de la situation sur le front, des besoins de l'Ukraine sur les plans militaire, économique et humanitaire ainsi que des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, auxquelles la France apporte tout son soutien", précise l'Élysée. Emmanuel Macron a de son côté affirmé mi-janvier qu'il se rendrait "en février" en Ukraine. Interrogé, son entourage a assuré qu'il se rendrait bien en Ukraine prochainement, sans plus de précisions.