Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 303e jour de l'invasion russe

Musée de Kherson
Olga Gontcharova constate avec effroi les dégâts. © Dimitar DILKOFF / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 303ème jour de l'invasion russe en Ukraine, les discussions diplomatiques restent difficiles. Vladimir Poutine dénonce une absence de "volonté d'écouter la Russie" après la visite de l'Ukrainien Volodymyr Zelensky aux États-Unis, après avoir assuré vouloir la fin du conflit aussi tôt que possible.
L'ESSENTIEL

La paix se profile-t-elle à l'horizon entre la Russie et l'Ukraine ? Le président Vladimir Poutine assure sa volonté de voir le conflit prendre fin le plus tôt possible, mais le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken estime que le Kremlin n'a manifesté aucune volonté "significative" de mettre fin à la guerre. Cela fait 302 jours que le conflit fait rage.

Les principales informations à retenir :

  •  Un musée de la ville de Kherson a été lourdement touchée dans les frappes.
  • L'établissement abritait 180.000 objets de l'histoire locale.
  • Du côté des échanges diplomatiques, le Kremlin a dénoncé la visite de Zelensky à Biden.
  • Vladimir Poutine a déploré une absence de "volonté d'écouter la Russie".

Pendant ce temps-là, à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, la responsable du musée de la ville sur l'histoire locale découvre avec effroi le bâtiment lourdement endommagé par les frappes russes.

À Kherson, un musée sous le choc après des pillages russes

"Tout était cassé et détruit" : à la vue de vitrines brisées et d'étagères désespérément vides, Olga Gontcharova, responsable d'un musée de Kherson, ville du sud de l'Ukraine récemment reprise aux Russes, a ressenti "comme un coup de couteau dans le cœur". Après plus de huit mois d'occupation russe, elle a découvert, atterrée, l'état dans lequel les occupants ont laissé ces lieux qu'elle arpente depuis 1978.

Consacré à l'histoire locale, le Musée régional de Kherson abritait environ 180.000 objets dans ses collections avant l'invasion russe lancée fin février. "Tout ce qui avait de la valeur matérielle, ils l'ont volé ou emmené en direction inconnue", fustige la directrice par intérim du Musée, lors d'une visite dans cet établissement. "Toutes les photos, les documents, toutes les choses qui étaient là... tout m'était familier", explique-t-elle. "C'est ma deuxième ou peut-être ma première maison".

Mais l'état de désolation qu'elle découvre à son retour la laisse sans voix. "C'était des émotions incomparables. Comme un coup de couteau dans le cœur", déplore-t-elle. "C'était un choc épouvantable".

Le Kremlin ne voit "aucune volonté d'écouter la Russie" après la visite de Zelensky à Washington

Le Kremlin a dénoncé jeudi une absence de "volonté d'écouter la Russie" après la visite aux États-Unis du président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que Vladimir Poutine a affirmé vouloir que le conflit se termine "le plus tôt" possible.

Sur le chemin du retour dans son pays, Volodymyr Zelensky a rencontré le chef de l'État polonais Andrzej Duda en Pologne, avant d'arriver en Ukraine quelques heures plus tard. "Nous revenons de Washington avec de bons résultats. Avec quelque chose qui va vraiment aider", s'est-il félicité dans une vidéo tournée en Pologne, évoquant la livraison d'un système de missiles américain Patriot, que Kiev réclamait depuis des mois.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a balayé les bénéfices pour l'Ukraine de ce "système assez vieux". "Nos opposants partent du principe que c'est une arme défensive. Très bien, on va garder ça à l'esprit. Et il existe toujours un antidote", a-t-il affirmé. "C'est seulement un moyen de prolonger le conflit, c'est tout (...) Nous nous efforcerons de faire en sorte que cela se termine. Et le plus tôt sera le mieux, bien sûr."

La récolte de céréales en Ukraine va chuter de 40% en 2022

La récolte de céréales en Ukraine, un des principaux producteurs mondiaux, va chuter d'environ 40% cette année par rapport à 2021 en raison de l'invasion russe, selon les estimations d'Association céréalière nationale annoncées vers la fin du moisson. Après 106 millions de tonnes récoltés en 2021, un record historique, "cette année, il est pronostiqué que la récolte sera à hauteur de 64-65 millions de tonnes", a en effet expliqué à l'AFP le directeur de cette association, Serguiï Ivachtchenko.

"La principale raison, c'est la guerre", qui a entraîné la réduction de la surface cultivée et la baisse du rendement, a-t-il expliqué. Déclenchée fin février dans l'est, le sud et le nord de l'Ukraine, l'invasion russe a chamboulé l'industrie agricole de ce pays au moment où, réputé pour ses terres noires très fertiles, il était le quatrième exportateur mondial de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur de blé.

L'offensive militaire a d'abord suscité une pénurie de carburant "entravant la campagne de semis", a souligné Serguiï Ivachtchenko. Le blocus de ports maritimes ukrainiens par l'armée russe a par ailleurs empêché pendant des mois les exportations de céréales, or les recettes qui en sont tirées servent à financer la campagne de semis, a-t-il ajouté.