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Nicolas Tonev , modifié à
De nouveaux engins s'invitent et causent des dégâts dans l'offensive en Ukraine : les drones kamikazes iraniens Shahed 136 utilisés par la Russie. Ils sont devenus un cauchemar pour les villes ukrainiennes en raison de leur nombre élevé et de leur précision, et restent une arme contre laquelle rien n'a encore été prévu sur le terrain.

C'est la nouvelle terreur des habitants de Kiev. Depuis quelques jours, les drones kamikazes iraniens Shahed 136, rebaptisés "gueragne-2" (soit géranium-2) par les Russes, sont utilisés par l'armée russe pour bombarder la capitale ukrainienne et d'autres villes de l'Ukraine. Lundi, trois personnes sont mortes dans des frappes à Kiev, et ces drones constituent une nouvelle problématique pour la défense anti-aérienne.

Sur place, les policiers tirent désespérément avec leurs kalachnikovs vers une silhouette triangulaire qui traverse lentement le ciel de la capitale. Mais le "gueragne-2" explose sur un immeuble. En chiffres, ces engins font 2,5 mètres d'envergure comme un grand aigle, un peu plus de trois mètres de long et pèsent 200 kilos de plastique, de matériaux composites et d'explosifs.

Un survol lent, bruyant et angoissant

Avec leur autonomie redoutable de près de 1.000 kilomètres, ces drones ont tout pour devenir le cauchemar des villes ukrainiennes. Un survol lent, bruyant et angoissant pour les civils, difficile à détecter au radar en raison du peu de métal utilisé pour la construction. Leur grand nombre est aussi problématique.

La Russie en a acheté plusieurs centaines grâce à un coût dérisoire de 20.000 euros le drone, soit moins cher qu'un gros obus d'artillerie multiple à 28.000 euros, et beaucoup moins que des missiles de croisière allant de 500.000 à six millions d'euros suivant leur sophistication. Cinq bombardements sur Kiev pour 100.000 euros, le coût est imbattable et quasi-imparable.

Réinventer de nouvelles tactiques

Le "gueragne-2" guidé jusqu'au bout peut également changer de cible au dernier moment. Quelques-uns ont été abattus, mais lancés en grand nombre, ces drones saturent les défenses et créent une cruelle quadrature du cercle. Les missiles anti-aériens sont trop coûteux pour une cible aussi dérisoire, et les tirs à l'arme lourde sont compliqués vers le ciel.

Il n'existe qu'une solution pour les habitants des villes ukrainiennes : retrouver le chemin des abris. Pour les militaires du pays, il faut réinventer en urgence des tactiques de défense contre un ennemi dont les faiblesses restent à exploiter.