Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 395e jour de l'invasion russe

Bakhmout
L'armée ukrainienne serait parvenue à "stabiliser" la situation autour de Bakhmout. © Muhammed Enes Yildirim / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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avec AFP , modifié à
Au 395e jour de l'invasion russe en Ukraine, l'armée de Kiev serait parvenue à "stabiliser" la situation autour de Bakhmout, située dans l'est du pays. Depuis huit mois, cette ville stratégique est l'épicentre des combats entre russes et ukrainiens.
L'ESSENTIEL

Le chef d'état-major des armées ukrainiennes a affirmé que ses troupes étaient parvenues à "stabiliser" la situation autour de Bakhmout, épicentre depuis huit mois des combats contre les forces russes dans l'est de l'Ukraine. Cette ville, qui comptait autour de 70.000 habitants avant l'invasion russe de l'Ukraine fin février 2022 mais qui est désormais désertée par les civils, est le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis le déclenchement de la guerre.

Les informations à retenir :

  • L'armée ukrainienne serait parvenue à "stabiliser" la situation autour de Bakhmout
  • Cette ville est depuis huit mois l'épicentre des combats contre les forces russes
  • La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie

Des armes nucléaires "tactiques" russes déployées en Biélorussie

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, la Biélorussie, un pays situé aux portes de l'Union européenne. Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit. Dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, le Bélarus est frontalier de l'Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie. "Il n'y a rien d'inhabituel ici : les Etats-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une interview diffusée à la télévision russe. "Nous avons convenu de faire de même", a-t-il ajouté, disant avoir l'accord de Minsk.

"Nous avons déjà aidé nos collègues bélarusses et équipé leurs avions (...) sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d'arme", a poursuivi le président russe. "A partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire du Bélarus", a-t-il ajouté. Selon Vladimir Poutine, cette décision a été motivée par la volonté de Londres d'envoyer des munitions à uranium appauvri à l'Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique.

Vladimir Poutine a menacé de recourir également à ce type d'obus si Kiev venait à en recevoir. "La Russie, bien sûr, a de quoi répondre. Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d'obus de ce type. Nous ne les utilisons pas pour le moment", a déclaré le président russe.

La situation "la plus difficile"

La situation "la plus difficile" sur la ligne de front se trouve "autour de Bakhmout", a indiqué tard vendredi soir Valery Zaluzhny, lors d'un appel téléphonique avec le chef d'état-major de la défense britannique, l'amiral Sir Tony Radakin. "Grâce aux formidables efforts des forces de défense, nous parvenons à stabiliser la situation", a écrit Valery Zaluzhny sur Facebook.

Les forces russes font parfois état de territoires durement gagnés autour de la ville, devenue davantage un symbole qu'un site stratégique du point de vue purement militaire à mesure que les combats perdurent. D'après un bilan des services de renseignement britanniques publié samedi, "l'offensive de la Russie sur la ville de Bakhmout, dans la région du Donbass, est en grande partie à l'arrêt". "C'est très probablement avant tout le résultat de l'attrition extrême des forces russes", ont précisé les Britanniques dans un communiqué, soulignant que Kiev avait également "subi de lourdes pertes humaines".

Le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky a affirmé jeudi sur Telegram qu'une contre-offensive pourrait "très bientôt" être lancée contre les forces russes "épuisées" près de Bakhmout. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rendu visite mercredi aux troupes ukrainiennes près de la ligne de front de Bakhmout.

Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille, a affirmé lundi que ses forces contrôlaient environ 70% de la ville. Ces dernières semaines, les forces russes ont progressé au nord et au sud de Bakhmout, coupant plusieurs routes d'approvisionnement ukrainiennes.