Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, était l'invité d'Europe Matin lundi. 1:17
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avec AFP , modifié à
Plus de 440 tombes et une fosse commune de victimes de la guerre russo-ukrainienne ont été retrouvées lors d'une contre-offensive de Kiev. Vladimir Poutine va-t-il en rester là ? Comment les Européens et Occidentaux peuvent-ils réagir ? Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, invité d'Europe Matin lundi, l'Europe doit rester unie.

Le président américain Joe Biden a mis en garde Vladimir Poutine contre l'utilisation d'armes chimiques ou nucléaires en Ukraine, à l'heure où l'armée ukrainienne mène une contre-offensive dans le pays. "Cela changerait le cours de la guerre d'une façon jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale", a averti le dirigeant américain. Mais Vladimir Poutine va-t-il rester ainsi sans réagir ? 

Des corps retrouvés les mains liées

Plus de 440 tombes et une fosse commune de victimes de la guerre russo-ukrainienne ont été retrouvées près d'Izioum au milieu d'une forêt de pins en lisière de la ville. Certains corps, les mains liées, portaient des traces de mauvais traitements. "Évidemment, on a envie de réagir", a lancé l'ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine. "Il faut que l'unité des Européens et des Occidentaux puissent tenir dans la durée. Même s'il y a des voix qu'on entend dans différents pays qui disent qu'on a été trop loin, que les sanctions nous pénalisent, qu'il faut commencer à les lever, c'est minoritaire encore."

Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, "il ne faut pas faire le cadeau d'une Europe divisée à Poutine". Et pour l'instant, nous ne sommes pas dans "le pire moment". "Quand il y a aura les pénuries, l'inflation qui va durer, c'est là qu'on verra comment réagissent les opinions en Europe", a-t-il affirmé.

"Il faut anticiper pour tenir, il faudra résister à la pénurie, à l'inflation. Il faut l'expliquer et trouver des solutions de remplacement. En même temps, c'est l'occasion de faire des progrès en consommation énergétique pour contrebalancer la catastrophe écologique qui fait que tout ça relance le charbon", a-t-il poursuivi sur Europe 1.

"Un jour ou l'autre on sera obligé de renouer avec la Russie"

Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, "les Occidentaux y compris les États-Unis n'ont plus le monopole de la puissance". "Un jour ou l'autre on sera obligé de renouer avec la Russie comme ça a été le cas pendant la Guerre froide", a-t-il prévenu.