La guerre en Ukraine entre dans sa deuxième année ce vendredi. 1:42
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Gauthier Delomez , modifié à
Le rédacteur en chef d'Europe 1 Nicolas Tonev est actuellement envoyé spécial de la station en Ukraine, alors que le conflit russo-ukrainien entre ce vendredi dans sa deuxième année. Après être allé plusieurs fois sur place ces derniers mois pour y réaliser des reportages, le reporter évoque la difficulté de recueillir des informations fiables.

Il est au premier rang du conflit Russie-Ukraine. Ces derniers jours, pour la troisième fois depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le rédacteur en chef d'Europe 1 Nicolas Tonev est envoyé spécial près du front pour réaliser une série de reportages. Dans un entretien accordé à Lénaïg Monier dans Europe 1 Midi Week-end, il revient sur le besoin d'envoyer un reporter sur place, et de ne pas se contenter de reprendre les informations disponibles. "L'intérêt, c'est d'avoir son propre regard, sa propre vérification de ce qui se passe", relate le spécialiste de la Russie.

Selon lui, il ne s'agit pas toujours d'une désinformation qui peut exister. "Ça peut être des approximations parce que beaucoup d'informations remontent par diverses personnes, par divers biais", affirme-t-il sur Europe 1.

Le facteur émotif de la guerre

Nicolas Tonev met en avant le facteur émotionnel du conflit, qui peut amener à cette imprécision. "Comme on est beaucoup dans l'émotion, dans une guerre, on peut avoir eu peur, avoir été stressé ou avoir vu des morts", explique le reporter d'Europe 1, alors que le conflit russo-ukrainien entame une deuxième année ce vendredi. "La personne qui rapporte quelque chose peut assez facilement se laisser aller et être imprécise. L'intérêt d'être sur place, malgré les difficultés, c'est justement de venir avec sa rigueur, sa concision, et de ramener les faits, de les raconter le plus près possible de ce qui s'est passé."

Celui qui a, entre autres, réalisé les documentaires La fortune cachée de Poutine (2014) et Poutine le parrain (2018), est confronté "quasiment tout le temps" à ce genre de situations. "Par exemple, si on prend une zone où il y a pu y avoir une explosion ou des dégâts, on rencontre assez vite des gens très émus", décrit Nicolas Tonev toujours auprès de Lénaïg Monier. "D'où viennent les dégâts ? Que s'est-il passé exactement ? Les gens, encore dans l'émotion, ont du mal à raconter" précisément, ajoute-t-il.

Dans ces cas-là, le reporter "pose des questions à différentes personnes et recoupe toutes ces informations" pour réussir à partager des faits qui se rapprochent davantage de la réalité. Dans un contexte où la vérification de l'information a pris une place centrale dans le traitement de la guerre en Ukraine.