Marioupol 2:45
  • Copié
Europe 1 avec AFP , modifié à
Au 24e jour de l'invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé qu'il était temps pour Moscou d'accepter de se "réunir" pour "discuter" sérieusement de paix. Dans le même temps, les combats continuent en Ukraine, et particulièrement à Marioupol, ville très convoitée par les forces russes, qui ont affirmé samedi avoir utilisé des missiles hypersoniques.
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé ce samedi qu'il était temps pour Moscou d'accepter de se "réunir" pour "discuter" sérieusement de paix afin d'éviter à la Russie des conséquences "sur plusieurs générations", tandis que les forces russes ont affirmé avoir pénétré dans Marioupol après plusieurs jours de siège. "Des négociations portant sur la paix et la sécurité pour l'Ukraine sont la seule chance pour la Russie de minimiser les dégâts causés par ses propres erreurs", a déclaré Zelensky dans une vidéo publiée sur Facebook, filmée de nuit dans une rue déserte. De son côté, la Russie a assuré avoir fait usage de missiles hypersoniques.

La Russie dit avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine

Le ministère russe de la Défense a déclaré ce samedi avoir utilisé la veille des missiles hypersoniques "Kinjal" pour détruire un entrepôt souterrain d'armements dans l'ouest de l'Ukraine. Ce type de missiles, très manœuvrable, défie tous les systèmes de défense anti-aérienne, selon Moscou. Son utilisation est une première dans le conflit en Ukraine, selon l'agence d'État Ria Novosti.

La caserne militaire de Mykolaïv bombardée

Dans le sud du pays, l'armée russe intensifie ses attaques. À Mykolaïv notamment, elle a bombardé une caserne militaire. Selon les premiers témoignages recueillis, 6 roquettes ont dévasté la caserne ou se trouvaient 200 soldats. Au moins 50 corps ont déjà été extraits des décombres.

Zelensky enjoint Moscou à mener des pourparlers sérieux

"Il est temps de nous réunir. Il est temps de discuter. Il est temps de restaurer l'intégrité territoriale et la justice pour l'Ukraine", a en effet plaidé le chef d'État. "Autrement, a-t-il prévenu, les pertes pour la Russie seront telles qu'il faudra plusieurs générations pour qu'elle s'en remette".

Le chef de la délégation russe a évoqué vendredi en début de soirée un "rapprochement" des positions sur la question d'un statut neutre de l'Ukraine --à l'instar de la Suède et de l'Autriche-- et des progrès concernant la démilitarisation du pays. Il a toutefois relevé des "nuances" à propos des "garanties de sécurité" réclamées par l'Ukraine.

Les principales informations : 

  • La Russie dit avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine
  • Zelensky appelle Moscou à "discuter" sérieusement de paix
  • Les forces russes affirment avoir pénétré dans Marioupol
  • 180.000 Ukrainiens ont pu s'éloigner des combats grâce aux couloirs humanitaires

Les combats s'étendent, Marioupol très disputée

L'armée russe a affirmé vendredi avoir réussi à y pénétrer et combattre en centre-ville aux côtés de troupes de la "république" séparatiste de Donetsk. La prise de Marioupol serait un important tournant dans la guerre et permettrait à la Russie d'assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de la Crimée annexée (sud) et les troupes du Donbass (est). Les autorités ukrainiennes ont accusé mercredi l'aviation russe d'avoir "sciemment" bombardé le théâtre de Marioupol, ce que la Russie a démenti.

"Plus d'un millier" de personnes avaient trouvé refuge dans un abri antiaérien sous ce bâtiment, essentiellement des "femmes, enfants et personnes âgées", selon la mairie de ce port sur la mer d'Azov. Volodymyr Zelensky a affirmé ce samedi que plus de 130 survivants avaient pu être extirpés des décombres.

Plus de 180.000 Ukrainiens ont pu s'éloigner des combats grâce aux couloirs humanitaires

Selon le président ukrainien, grâce aux couloirs humanitaires mis en place dans le pays, plus de 180.000 Ukrainiens ont pu s'éloigner des combats, dont plus de 9.000 personnes de Marioupol. "Mais les occupants continuent de bloquer l'aide humanitaire, tout particulièrement autour des zones sensibles. C'est une tactique très connue. (...) C'est un crime de guerre", a lancé Zelensky. La Russie "répondra de cela. A 100%", a-t-il insisté.