Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir du 52e jour de l'invasion russe

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De nouveaux bombardements ont touchés la banlieue de Kiev après une accalmie. (Illustration) © METIN AKTAS / ANADOLU AGENCY VIA AFP
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avec AFP , modifié à
Au 52e jour de l'invasion russe en Ukraine, le ministère russe de la Défense a annoncé ce samedi avoir visé une usine de matériel militaire à Kiev, un jour après l'avertissement des forces russes qu'elles allaient intensifier leurs attaques sur la capitale ukrainienne. De son côté, le président ukrainien a alerté vendredi sur le risque d'un recours à une arme nucléaire tactique. Europe 1 fait le point sur l'évolution de la situation.
L'ESSENTIEL

Deux jours après le naufrage de son navire amiral en mer Noire, la Russie met ses menaces à exécution. Son ministère de la Défense a annoncé ce samedi avoir visé une usine de matériel militaire à Kiev.

"Des armes air-sol de haute précision et de longue portée ont détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev", a annoncé le ministère dans un communiqué sur Telegram.

Les principales informations :

  • Deux usines d'armements ukrainiennes ont été touchées par des bombardements vendredi et samedi
  • Zelensky s'est dit inquiet d'un possible recours à l'arme nucléaire par Poutine
  • Boris Johnson persona non-grata en Russie
  • L'Allemagne prévoit d'octroyer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire à l'Ukraine

Une nouvelle usine visée par un bombardement russe

Ce bombardement, revendiqué par Moscou, intervient au lendemain de l'avertissement des forces russes qu'elles allaient intensifier leurs attaques sur la capitale ukrainienne. Sur les lieux, un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée.

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Facebook ne pas avoir à ce stade d'informations sur les victimes potentielles. "Dans la matinée, Kiev a été bombardée. Des explosions ont retenti dans le district de Darnytsky à la périphérie de la ville. Les sauveteurs et les médecins travaillent actuellement sur place", a-t-il écrit.

Il a une nouvelle fois appelé les habitants partis de la ville à ne pas y revenir, mais à rester dans un "endroit sûr". Les tirs russes sur la région de Kiev se sont raréfiés depuis la fin mars, lorsque Moscou a retiré ses troupes des alentours de la capitale, en annonçant vouloir concentrer son offensive sur l'est de l'Ukraine.

La capitale ukrainienne à nouveau menacée

La Russie avait déjà annoncé vendredi avoir détruit une autre usine d'armement en banlieue de Kiev et assuré que les frappes sur Kiev allaient être intensifiées pour répondre aux attaques en territoire russe, dont elle accuse l'Ukraine. Cette usine fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne a dit avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva a été touchée dans la nuit, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP.

Selon le Pentagone, le Moskva, le navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a bien été coulé par deux missiles ukrainiens. C'est "un gros coup dur" pour la Russie, a commenté son porte-parole. La version de Moscou est que ce bâtiment a été "gravement endommagé" par un incendie et a coulé pendant son remorquage.

Zelensky souligne le risque nucléaire russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que "le monde entier" devait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique, faisant écho à l'avertissement la veille du directeur de la CIA.

Le patron du renseignement extérieur américain William Burns avait estimé qu'il ne fallait pas "prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques" ou "de faible puissance" par le président Vladimir Poutine s'il devait "sombrer dans le désespoir" face aux échecs de son armée.

Boris Johnson interdit d'entrée en Russie

La Russie a annoncé samedi que le Premier ministre britannique Boris Johnson et plusieurs autres hauts responsables britanniques étaient interdits d'entrée dans le pays, en réponse aux sanctions britanniques envers Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine.

"Cette mesure a été prise en réponse à la campagne médiatique et politique effrénée visant à isoler internationalement la Russie et créer les conditions propices pour freiner notre pays et étrangler l'économie" nationale, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il dénonce les "actions hostiles sans précédent" de Londres, en particulier les sanctions à l'égard de hauts responsables russes.

"Le gouvernement britannique cherche délibérément à aggraver la situation autour de l'Ukraine, en fournissant des armes létales au régime de Kiev et en coordonnant des efforts similaires au nom de l'Otan", ajoute le ministère.

Moscou avertit Washington de "conséquences"

La Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de "conséquences imprévisibles" suite à son aide militaire en forte hausse à l'Ukraine, selon des informations de presse.

Selon cette note diplomatique, Moscou avertit les Etats-Unis et l'Otan contre l'envoi d'armes "plus sensibles" à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'"huile sur le feu" et pourraient provoquer des "conséquences imprévisibles", a rapporté le Washington Post.

Aide de Berlin pour acheter des équipements militaires

L'Allemagne prévoit d'octroyer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire à l'Ukraine, a indiqué vendredi un porte-parole gouvernemental à l'AFP.

L'argent sera utilisé par l'Ukraine pour financer l'acquisition d'équipements militaires.

Cinq millions de réfugiés

Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Il s'agit de la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.