Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 477e jour de l'invasion russe

Des missiles russes ont été lancés vendredi contre Kiev et au moins une explosion y a été entendue. (Illustration)
Des missiles russes ont été lancés vendredi contre Kiev et au moins une explosion y a été entendue. (Illustration) © Mustafa Ciftci / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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Des missiles russes ont été lancés vendredi contre Kiev et au moins une explosion y a été entendue, a indiqué le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, une attaque qui intervient le jour de la visite d'une délégation de dirigeants africains. Pendant ce temps, la Russie a admis à demi-mot avoir reculé dans le Sud ukrainien. 
L'ESSENTIEL

Des missiles russes ont été lancés vendredi contre Kiev et au moins une explosion y a été entendue, a indiqué le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, une attaque qui intervient le jour de la visite d'une délégation de dirigeants africains. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a estimé que Moscou envoyait avec ces missiles le message aux médiateurs africains qu'il ne veut pas de paix. Ces dirigeants doivent rencontre le président ukrainien vendredi et son homologue russe samedi.

"Les missiles russes sont un message à l'Afrique : la Russie veut plus de guerre, pas de paix", a-t-il écrit sur Twitter. Un peu plus tôt, en fin de matinée à Kiev, le maire Vitali Klitschko avait fait était d'une explosion dans le quartier de Podil. "Les missiles volent encore en visant Kiev", a-t-il ajouté, alors que la défense anti-aérienne était en action, selon les autorités.

Des journalistes de l'AFP ont entendu des déflagrations, mais il n'était pas possible de dire dans l'immédiat s'il y avait des dégâts ou des victimes. Toute l'Ukraine était à la mi-journée en état d'alerte antiaérienne.

Les informations à retenir :

  • Des missiles russes ont été lancés vendredi contre Kiev, en pleine visite d'une délégation de dirigeants africains.
  •  Au moins une explosion y a été entendue.
  • La Russie admet à demi-mot avoir reculé dans le Sud ukrainien
  • La cheffe de la diplomatie française en Afrique du Sud pour évoquer l'Ukraine
  • Les avions de combat F-16 qui seraient envoyés à l'Ukraine par ses alliés "brûleront", a affirmé le président russe Vladimir Poutine

Si des avions F-16 sont livrés à Kiev, ils "brûleront", assure Vladimir Poutine

Les avions de combat F-16 qui seraient envoyés à l'Ukraine par ses alliés "brûleront", a affirmé vendredi le président russe Vladimir Poutine, alors que les Etats-Unis ont autorisé la livraison de ces appareils aux forces de Kiev. Le mois dernier, les Etats-Unis, qui ont longtemps refusé de livrer des avions de chasse pour éviter une aggravation du conflit, ont donné leur feu vert pour autoriser la livraison de F-16 que Kiev réclamait inlassablement. Le calendrier de livraison de ces avions de fabrication américaine et leur nombre ne sont à ce stade pas arrêtés. Bruxelles a annoncé fin mai que la Pologne avait déjà commencé à former des pilotes ukrainiens en attendant. "Les chars (livrés par l'Otan à l'Ukraine) brûlent. Il en ira de même pour les F-16", a déclaré Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie).

L'une des questions qui se posent également en cas de livraison de F-16 à l'Ukraine serait de leur trouver des bases sûres pour décoller, atterrir et être réparés, alors que plusieurs aérodromes ukrainiens ont été bombardés par la Russie. L'idée de stationner ces avions sur les bases aériennes de pays voisins soutenant l'Ukraine est parfois évoquée. Si les appareils livrés à Kiev "se trouvent sur des bases situées en dehors de l'Ukraine, nous verrons que faire au sujet de ces bases, comment les frapper", a menacé le président russe. "Il y a un risque important pour l'Otan d'être entraînée plus encore dans le conflit", a-t-il ajouté.

Washington débloque 205 millions de dollars en aide humanitaire à l'Ukraine

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle tranche d'aide humanitaire à l'Ukraine d'un montant de 205 millions de dollars afin d'aider les Ukrainiens à faire face aux pénuries provoquées par la guerre avec la Russie. L'aide doit servir à apporter des biens de première nécessité comme de la nourriture ou de l'eau potable ou encore dans le domaine de l'éducation et de la santé, selon un communiqué du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Cette aide, qui sera distribuée par le biais d'ONG partenaires dans la région, doit aussi permettre aux victimes du conflit de rester en contact avec leurs familles dans le cas des nombreuses séparations dues à la guerre, précise le communiqué.

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, plus de six millions de personnes ont fui le pays et plus de 5 millions ont été déplacées à l'intérieur, selon des chiffres cités par le département d'Etat américain. La nouvelle somme porte à 2 milliards de dollars le total de l'aide humanitaire américaine à l'Ukraine depuis le début de la guerre, rappelle le texte. En parallèle, les Etats-Unis ont débloqué près de 40 milliards de dollars en aide militaire à l'Ukraine afin de renforcer ses défenses face aux forces russes qui occupent des parties de territoire dans l'est et le sud du pays.

La Russie a livré de premières ogives nucléaires au Bélarus 

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé vendredi avoir transféré au Bélarus de premières armes nucléaires, concrétisant le déploiement annoncé en mars par Moscou. "Les premières ogives nucléaires ont été livrées sur le territoire du Bélarus. Ce ne sont que les premières, d'ici la fin de l'été, la fin de l'année, nous achèverons totalement, entièrement ce travail", a-t-il dit lors d'un forum économique à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), retransmis en direct à la télévision russe, mais auquel l'AFP n'a pas pu assister faute d'avoir été accréditée. Il a rappelé que le "déploiement d'armes nucléaires tactiques" au Bélarus était le fruit d'un accord annoncé en mars avec le président bélarusse Alexandre Loukachenko, qui a prêté le territoire de son pays à la Russie pour attaquer l'Ukraine. Selon lui, il s'agit d'un élement de dissuasion pour "ceux qui pense à infliger à la Russie une défaite stratégique". Ces premières livraisons semblent avoir été accélérées, Vladimir Poutine ayant dit encore le 9 juin que le déploiement se ferait en juillet.

Il avait ainsi contredit Alexandre Loukachenko qui avait lui au contraire affirmé le 25 mai que les premières ogives étaient déjà arrivées dans son pays. Le président russe avait annoncé le 25 mars que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire du Bélarus, un pays situé aux portes de l'Union européenne, nourrissant la crainte d'une d’escalade du conflit en Ukraine. L'annonce avait suscité des critiques de la communauté internationale, les Occidentaux en particulier, d'autant que le dirigeant russe a depuis le début de son assaut contre son voisin ukrainien en février 2022 évoqué la possibilité d'un recours à l'arme atomique. 

Les armements nucléaires dits "tactiques" peuvent provoquer d'immenses dégâts, mais leur rayon de destruction est plus limité que celui d'armes nucléaires "stratégiques". Début avril, la Russie avait indiqué avoir commencé à former les militaires bélarusse à l'utilisation d'armes nucléaires "tactiques". En outre, Vladimir Poutine a indiqué par le passé que dix avions avaient déjà été équipés au Bélarus pour l'utilisation de telles armes et qu'un entrepôt spécial serait terminé d'ici au 1er juillet.

Poutine ne donne "aucune chance" à la contre-offensive ukrainienne

Le président russe Vladimir Poutine a assuré vendredi que la contre-offensive lancée par les forces ukrainiennes pour repousser les forces de Moscou n'avait "aucune chance" de succès. Evoquant une offensive de Kiev en cours dans le sud de l'Ukraine, Vladimir Poutine a affirmé que "les forces armées ukrainiennes n'ont aucune chance là-bas, ni dans les autres zones". 

Le président russe s'exprimait lors d'un forum économique à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) retransmis en direct à la télévision russe, mais auquel l'AFP n'a pas pu assister faute d'avoir été accréditée. Les forces ukrainiennes ont "utilisé leurs prétendues réserves stratégiques pour percer les défenses (russes), consolider les leurs et avancer. Aucun de ces objectifs n'a été atteint", a dit Vladimir Poutine.

Poutine qualifie le président Zelensky de "honte pour le peuple juif"

Le président russe Vladimir Poutine a qualifié vendredi son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, de confession juive, de "honte pour le peuple juif", accusant encore une fois l'Ukraine d'être aux mains de néonazis pour y justifier son opération armée. 

"J'ai beaucoup d'amis juifs depuis l'enfance. Et ils disent que Zelensky n'est pas juif, mais la honte pour le peuple juif. Ce n'est pas une blague", a-t-il dit lors d'un forum économique à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), auquel l'AFP n'a pas pu assister faute d'avoir été accréditée, mais qui a été retransmis en direct à la télévision russe. Vladimir Poutine a une fois encore accusé le président ukrainien de "couvrir ces salauds de néonazis" et de traiter en héros des collaborateurs des nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

La présidence tchèque modère les propos du chef de l'Etat sur les Russes en Occident

La présidence tchèque a modéré vendredi les déclarations du chef de l'Etat Petr Pavel sur la nécessité de surveiller les Russes vivant dans les pays occidentaux, qu'il avait comparés jeudi aux citoyens d'origine japonaise aux Etats-Unis pendant la Seconde guerre mondiale. Ces citoyens russes "devraient être surveillés beaucoup plus qu'auparavant car ils sont citoyens d'une nation qui mène une guerre agressive" contre l'Ukraine, avait déclaré M. Pavel.

Appelé à préciser ses propos, il avait ajouté qu'ils devaient être "sous la surveillance des services de sécurité". Et il avait ensuite pris l'exemple des citoyens d'origine japonaise aux Etats-Unis entre 1942 et 1945. Or, loin d'être simplement soumis à surveillance, 120.000 personnes d'origine japonaise se trouvant sur le territoire des Etats-Unis avaient alors été placées dans des camps d'internement, une politique pour laquelle le président George Bush avait présenté des excuses au Japon en 1991.

Frappes russes sur Kiev en pleine mission de médiation africaine

Des missiles russes ont été lancés vendredi contre Kiev et au moins une explosion y a été entendue, a indiqué le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, une attaque qui intervient le jour de la visite d'une délégation de dirigeants africains. 

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a estimé que Moscou envoyait avec ces missiles le message aux médiateurs africains qu'il ne veut pas de paix. Ces dirigeants doivent rencontre le président ukrainien vendredi et son homologue russe samedi. "Les missiles russes sont un message à l'Afrique : la Russie veut plus de guerre, pas de paix", a-t-il écrit sur Twitter.   Un peu plus tôt, en fin de matinée à Kiev, le maire Vitali Klitschko avait fait était d'une explosion dans le quartier de Podil.

La Russie admet à demi-mot avoir reculé dans le Sud ukrainien

L'armée russe a reconnu vendredi que des combats étaient en cours pour le contrôle des localités de Rivnopil et Ourojaïné, sur le front sud en Ukraine, admettant à demi-mot pour la première fois avoir cédé des territoires. La Russie, Vladimir Poutine en tête, martèle depuis le début de la contre-offensive ukrainienne début juin que celle-ci est un échec et que toutes les attaques ont été repoussées, alors que Kiev assure avoir libéré une poignée de localités et une centaine de kilomètres carrés, essentiellement sur le front sud.

"Dans la zone du saillant de Vremivka, les combats les plus actifs ont lieu dans les districts des localités de Rivnopil et d'Ourojaïné", a indiqué vendredi le ministère russe de la Défense, assurant y avoir repoussé cinq attaques au cours des dernières 24h, à l'aide de son aviation et de son artillerie. Un "saillant" - terme militaire - est une zone sous le contrôle d'une force qui avance comme une protubérance dans un secteur contrôlé par un ennemi et donc exposée sur plusieurs côtés.

Le fait que des combats aient lieu pour ces bourgs signifie que les lignes russes ont reculé de quelques kilomètres vers le sud et vers l'est autour de cette zone exposée de Vremivka, à la frontière des régions de Zaporijjia et de Donetsk, partiellement occupées par la Russie. L'armée ukrainienne a indiqué une fois encore jeudi avancer, malgré la "puissante résistance" des troupes russes.

La zone de Vremivka est cependant située à plus d'une dizaine de kilomètres au nord des principales lignes fortifiés russes, faites notamment de tranchées et de pièges antichars. Un succès militaire ukrainien d'ampleur dans cette région permettrait de rompre le pont terrestre reliant la Russie à la péninsule annexée de Crimée. Cela constituerait un revers majeur pour Moscou. Selon les analystes militaires, l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa contre-offensive, et teste encore actuellement le front pour en déterminer les points faibles.

La cheffe de la diplomatie française en Afrique du Sud pour évoquer l'Ukraine

La ministre française des Affaires étrangères se rend en début de semaine prochaine en Afrique du Sud, où elle évoquera notamment l'Ukraine, alors que se déroule une mission africaine de paix à Kiev et Saint-Pétersbourg. Une délégation de dirigeants africains pour une médiation en Ukraine, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa, étaient vendredi dans la ville de Boutcha près de Kiev, théâtre d'un massacre de civils imputé à l'armée russe.

Catherine Colonna évoquera cette proposition de médiation "lundi et mardi avec les autorités sud-africaines", a déclaré une source diplomatique française à des journalistes. "On soutient toutes les initiatives de paix à partir du moment où elles visent une paix durable, respectueuse du droit international et de la souveraineté territoriale de l'Ukraine", a souligné la même source. Mais "pour l'instant, le contenu de cette initiative n'est pas connu".