Bakhmout 1:50
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/ Crédit photo : Dimitar DILKOFF / AFP , modifié à
Au 451e jour de l'invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé samedi à Hiroshima, au Japon, pour participer au sommet du G7 qui se tient jusqu'à dimanche. Sur le front ukrainien, le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué la capture complète par ses hommes de la ville de Bakhmout, ce que Kiev dément.
L'ESSENTIEL

L'Ukraine a affirmé samedi encore contrôler certaines zones dans la ville de Bakhmout, dont le groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé la capture, tout en jugeant que la situation sur le terrain était "critique" pour les défenseurs ukrainiens.

"La situation est critique. Dans le même temps (...) nos défenseurs contrôlent certaines installations industrielles et infrastructures de la zone ainsi que dans le secteur privé", a indiqué sur Telegram la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.

Les informations à retenir :

  • Volodymyr Zelensky est arrivé ce samedi matin à Hiroshima, au Japon, pour participer au sommet du G7
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que "la paix sera plus proche" à la suite des réunions du sommet du G7.
  • Les dirigeants du G7 ont appelé la Chine à "faire pression sur la Russie pour qu'elle cesse son agression" contre l'Ukraine.
  • Pour Emmanuel Macron, la présence de Volodymyr Zelensky au sommet du G7 "peut changer la donne" pour l'Ukraine.
  • Le patron de Wagner affirme que la capture complète de la ville de Bakhmout par les Russes.
  • L'Ukraine assure de son côté toujours contrôler des zones de la ville, malgré une situation "critique".

Le patron de Wagner annonce la capture complète de la ville de Bakhmout par les Russes

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué samedi la capture complète par ses hommes de la ville de Bakhmout, épicentre de combats dans l'Est de l'Ukraine qui durent depuis l'été dernier. "Le 20 mai 2023, aujourd'hui, à midi, Bakhmout a été prise dans sa totalité", a annoncé Evguéni Prigojine dans une vidéo diffusée par son service de presse sur Telegram, où il se tient aux côtés d'hommes armés devant des bâtiments en ruines.

Evguéni Prigojine a indiqué que ses hommes allaient transférer le 25 mai à l'armée russe le contrôle de ville de Bakhmout. "D'ici au 25 mai, nous allons fouiller complètement la ville, créer des positions défensives et la transférerons aux militaires pour qu'ils s'en occupent. De notre côté, nous retournerons dans les bases", a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo diffusée par son service de presse.

Pour Emmanuel Macron, la présence de Zelensky au G7 "peut changer la donne"

La présence de Volodymyr Zelensky au sommet du G7 "peut changer la donne" pour l'Ukraine, a lancé samedi le président français Emmanuel Macron à son homologue ukrainien en introduction d'une réunion bilatérale entre les deux chefs d'Etat à Hiroshima, au Japon.

"C'est une occasion unique" pour Volodymyr Zelensky d'échanger avec ses alliés du G7, mais aussi pour plaider la cause de l'Ukraine contre l'invasion russe auprès des dirigeants des pays du Sud invités au sommet, a souligné Emmanuel Macron. "Je pense que ça peut changer la donne", a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé samedi à Hiroshima, au Japon, pour participer au sommet du G7 qui se tient jusqu'à dimanche, et dont les dirigeants ont appelé la Chine à "faire pression sur la Russie pour qu'elle cesse son agression" contre l'Ukraine. Volodymyr Zelensky, qui a atterri à Hiroshima en début d'après-midi à bord d'un avion de la République française, a immédiatement estimé sur Twitter que la paix serait "plus proche" à la suite de ce sommet, après avoir décroché la veille le feu vert américain à une livraison future d'avions de combat américains F-16 qu'il réclame de longue date.

Le chef de l'État ukrainien tente d'élargir le cercle des soutiens du pays envahi il y a quinze mois par Moscou : au G7, il pourra rencontrer les dirigeants des sept démocraties les plus industrialisées, qui sont déjà ses alliés, mais aussi d'autres pays invités non alignés comme le Brésil et l'Inde. Il était en provenance d'Arabie saoudite, où il a plaidé vendredi la cause de l'Ukraine au sommet de la Ligue arabe devant "certains" pays qui, selon lui, "ferment les yeux" sur le conflit.

À Hiroshima, ravagée par une bombe atomique américaine en 1945, les dirigeants ont appelé samedi la Chine à "faire pression sur la Russie pour qu'elle cesse son agression" contre l'Ukraine et "retire immédiatement, totalement et sans conditions ses troupes", alors que Pékin reste un allié proche de Moscou et n'a jamais condamné l'invasion russe.

Décision "historique"

Le président ukrainien doit notamment rencontrer dans la ville japonaise son homologue américain Joe Biden pour discuter de la mise en œuvre pratique de la décision américaine d'autoriser de futures livraisons d'avions de combat à Kiev. Des réunions bilatérales sont aussi prévues avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président français Emmanuel Macron. Washington a fait savoir vendredi que Joe Biden avait surmonté ses réticences, se disant prêt à autoriser d'autres pays à fournir à Kiev les avions de combat qu'il réclame, des F-16 de fabrication américaine. Une décision "historique", a salué le président ukrainien.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a aussi confirmé que les États-Unis soutenaient désormais une initiative commune de leurs alliés pour former des pilotes ukrainiens. Pendant ces longs mois d'entraînement, les Occidentaux décideront du calendrier de livraison des avions, de leur nombre ainsi que des pays qui les fourniront. Le Royaume-Uni s'est dit prêt à travailler avec ses alliés pour "apporter à l'Ukraine la capacité aérienne de combat dont elle a besoin", et Emmanuel Macron s'était aussi dit prêt lundi à apporter aux pilotes ukrainiens une formation, dont les contours doivent encore être précisés.

Alors que son pays prépare une contre-offensive d'envergure contre Moscou, Volodymyr Zelensky vient de rentrer d'une tournée en Europe où il avait encore demandé ces chasseurs. Mais jusqu'ici, les Occidentaux, États-Unis en tête, résistaient à ces demandes, invoquant les risques d'escalade du conflit, et affirmant qu'il ne s'agissait pas d'une priorité. Jake Sullivan a assuré que la doctrine américaine n'avait "pas changé". La livraison d'armes "a suivi les exigences du conflit", a-t-il plaidé, estimant que les F-16 faisaient partie des équipements dont Kiev aura besoin "à l'avenir" pour "être en mesure de dissuader et de se défendre contre toute agression russe".

L'Inde fera "tout son possible" pour régler le conflit en Ukraine

L'Inde fera "tout son possible" pour trouver une solution au conflit russo-ukrainien, a assuré samedi le Premier ministre indien Narendra Modi au président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre en marge du sommet du G7. "Je comprends parfaitement votre souffrance et la souffrance du peuple ukrainien. Je peux vous assurer que pour régler (ce conflit, NDLR), l'Inde et moi personnellement, ferons tout notre possible", a dit Narendra Modi à Volodymyr Zelensky.

C'était la première rencontre entre les deux dirigeants depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a quinze mois, que l'Inde a jusqu'à présent refusé de condamner. New Delhi entretient depuis des décennies des liens politiques, économiques et militaires étroits avec Moscou.

Un message publié sur le compte Telegram de Volodymyr Zelensky indique qu'il a "remercié l'Inde pour son soutien à l'intégrité territoriale et à la souveraineté" de l'Ukraine, "en particulier devant des organisations internationales". Volodymyr Zelensky a également remercié Narendra Modi pour l'aide humanitaire apportée à son pays déchiré par la guerre et a invité l'Inde à participer à la mise en œuvre de la "formule de paix" élaborée par l'Ukraine.