Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir au 383e jour de l’invasion russe

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avec AFP , modifié à
Au 383e jour de l'invasion russe en Ukraine, au moins une personne a été tuée et trois blessées mardi matin dans un bombardement russe du centre de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué le président Volodymyr Zelensky. Le principal monastère orthodoxe d'Ukraine est également au cœur de nouvelles tensions en pleine invasion russe.
L'ESSENTIEL

Au moins une personne a été tuée et trois blessées mardi matin dans un bombardement russe du centre de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué le président Volodymyr Zelensky. Six immeubles résidentiels ont été endommagés, a-t-il précisé sur Facebook, ajoutant que les opérations de secours se poursuivaient. Le maire de la ville a lui fait état de 25 immeubles endommagés. "L'Etat du Mal continue de faire la guerre à la population civile" mais va "sans faute" être puni pour ces "meurtres", a encore lancé le président à l'adresse de la Russie.

Les principales informations :

- Une personne tuée et trois blessées dans un bombardement à Kramatorsk

- Des tensions autour d'un célèbre monastère orthodoxe de Kiev

- Des poètes russes antiguerre inculpés pour menace à la sécurité de la Russie

Kramatorsk, une ville clé près de Bakhmout

Ville d'environ 150.000 habitants avant l'invasion russe lancée il y a plus d'un an, Kramatorsk se trouve près de Bakhmout, épicentre des combats depuis des mois. Régulièrement bombardée par l'armée russe, Kramatorsk joue le rôle de centre régional depuis l'occupation de la ville de Donetsk en 2014 par les forces russes et prorusses. Le 1er février, un bombardement y avait fait trois morts.

En avril 2022, un missile russe a touché la gare de Kramatorsk tuant une soixantaine de civils qui cherchaient à fuir la région. La Russie a revendiqué la région de Donetsk comme son territoire à l'issue de prétendus référendums d'annexion.

Tensions en Ukraine autour d'un célèbre monastère orthodoxe de Kiev

Le principal monastère orthodoxe d'Ukraine, la Laure des Grottes de Kiev, est au cœur de nouvelles tensions en pleine invasion russe, les autorités ukrainiennes exigeant que s'en retire la branche de l'Eglise orthodoxe ukrainienne qui jusqu'à récemment se réclamait du patriarcat de Moscou. "Nous n'avons aucune intention de déménager et nous n'allons pas" le faire, a déclaré le chef du monastère, le métropolite Pavlo Lebid dans une vidéo publiée lundi.

Cette Eglise, historiquement rattachée au patriarcat de Moscou alors qu'une autre branche de l'orthodoxie ukrainienne s'est rattachée au patriarcat de Constantinople, a annoncé en mai la rupture de ses liens avec la Russie. Mais le gouvernement ukrainien n'a pas reconnu cette décision, estimant qu'elle reste de facto dépendante de l'Eglise russe.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lui a d'ailleurs apporté son soutien lundi, jugeant "inadmissible" la décision des autorités ukrainiennes. Quant au patriarche russe Kirill, il avait condamné samedi la "pression étatique" sur cette branche de l'Eglise orthodoxe en Ukraine, selon son service de presse.

Russie : des poètes antiguerre inculpés pour menace à la sécurité de l'Etat

Trois poètes russes, emprisonnés après avoir participé à une lecture contre le conflit en Ukraine, ont été accusés d'avoir menacé "la sécurité de l'Etat" et inculpés, a indiqué mardi à l'AFP l'avocat d'un des accusés. Selon cet avocat, Léonid Soloviov, les trois jeunes hommes sont poursuivis pour "appels publics à commettre des activités contre la sécurité de l'Etat", mais également pour "incitation à la haine" en "groupe organisé". Ils risquent au total dix ans de prison pour ces deux chefs d'accusation, a précisé l'avocat.

Artiom Kamardine, Iegor Chtovba et Nikolaï Daïneko avaient été arrêtés en septembre après avoir participé à une lecture à Moscou sur la place Maïakovski, lieu où se rassemblent des dissidents depuis la période soviétique. Lors cette lecture, Artiom Kamardine avait récité un poème, "Tue-moi, milicien!", très hostile aux séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine. Le lendemain, Artiom Kamardine avait été arrêté lors d'une perquisition à son domicile pendant laquelle il a affirmé avoir été tabassé et violé avec une haltère par des policiers.