Les combats se poursuivent entre les Russes et les Ukrainiens à Bahkmout. 1:59
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Nicolas Tonev (envoyé spécial dans le Donbass), avec AFP , modifié à
Au 357e jour de l'invasion russe en Ukraine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l'Est ukrainien, ne sera pas conquise par Moscou avant "mars ou avril", estimant que la lenteur des avancées russes était due à la "monstrueuse bureaucratie militaire". 
L'ESSENTIEL

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l'Est ukrainien, ne sera pas conquise par Moscou avant "mars ou avril", estimant que la lenteur des avancées russes était due à la "monstrueuse bureaucratie militaire". "Je pense que c'est mars ou avril. Pour prendre Bakhmout, il faut couper toutes les routes d'approvisionnement", a dit Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée dans la nuit de mercredi à jeudi sur la chaîne Telegram WarGonzo.

"Je pense qu'on aurait pris Bakhmout s'il n'y avait pas cette monstrueuse bureaucratie militaire, et si on ne nous mettait pas des bâtons dans les roues tous les jours", a fustigé Evguéni Prigojine dans une autre vidéo sur la chaîne Telegram de son service de presse. Selon lui, le fait que Wagner ne puisse plus recruter de prisonniers pour aller au front en échange d'une amnistie constitue une "saignée" pour son organisation. "A un moment donné, le nombre des unités va baisser et en conséquence le volume des tâches qu'on veut exécuter" aussi, a-t-il ajouté.

Les principales informations à retenir : 

  • Wagner estime que la ville de Bakhmout ne sera pas conquise "avant mars ou avril"
  • De nouvelles frappes russes ont touché l'Ukraine cette nuit
  • Les Norvégiens annonce une aide de 6,8 milliards à l'Ukraine, sur les cinq prochaines années
  • Le chef de la diplomatie israélienne est en déplacement en Ukraine, premier ministre de l'État Hébreux à se rendre sur place depuis le début de la guerre

Rome demande à Pékin de "faire pression" sur Moscou

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a demandé jeudi au chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, de passage à Rome, de "faire pression" sur la Russie pour arriver à une "paix juste" en Ukraine.

"La Chine doit jouer un rôle fondamental pour pousser en direction de la paix", a affirmé M. Tajani, cité dans un communiqué de son ministère diffusé dans la soirée. "Je suis sûr que Pékin est prêt à s'engager en ce sens", a-t-il ajouté, tandis que Wang Yi doit se rendre à Moscou après sa tournée européenne.

Le ministre italien, qui a reçu Wang Yi au siège de son ministère, "a réaffirmé la nécessité de faire pression sur la Russie pour favoriser les conditions d'une +paix juste+, à travers le soutien à la diplomatie, des sanctions efficaces, l'aide humanitaire et la justice pour les victimes", selon le communiqué. A Paris, où Wang Yi s'était rendu avant Rome, ses interlocuteurs français l'ont aussi "encouragé" à "transmettre des messages" pour que "la Russie revienne à la table des négociations".

A l'ouverture de la Berlinale, Zelensky appelle l'art et le cinéma à s'engager

"Le cinéma (...) peut inspirer et influencer les gens qui pourront changer le monde", a déclaré Volodymyr Zelensky lors de l'ouverture de la Berlinale, qui a décidé de braquer ses projecteurs sur l'Ukraine. "La culture et le cinéma ne peuvent pas être en dehors de la politique, quand il s'agit d'une politique d'agression, de crimes de masse, de meurtres, de terreur (...) une politique de guerre totale comme l'est celle de la Russie", a poursuivi le président ukrainien, s'exprimant par vidéo.

Le dirigeant est au centre du documentaire événement de ce festival, "Superpower", filmé par Sean Penn en pleine invasion russe il y a près d'un an, et qui doit être présenté samedi.

"Dans ces temps, l'art ne peut pas être neutre" et si la culture "reste silencieuse, elle contribue au mal", a poursuivi celui qui fut comédien avant d'être élu président, remerciant le festival allemand qui a programmé plusieurs films ukrainiens et repeint son Ours d'Or en jaune et bleu, les couleurs de l'Ukraine.

Ukraine : les États-Unis et leurs alliés préparent de nouvelles sanctions contre la Russie

Les Etats-Unis et leurs alliés préparent l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie pour le premier anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022, a indiqué jeudi une haute responsable américaine. "Vous allez voir autour du 24 un nouveau gros paquet de sanctions des Etats-Unis et de tous nos alliés partenaires du G7", a déclaré à des journalistes Victoria Nuland, secrétaire d'Etat adjointe aux affaires politiques.

"Ces sanctions vont approfondir et élargir dans certaines catégories les mesures que nous avons déjà prises, tout particulièrement pour limiter le flux de technologies vers l'industrie de la défense russe", a-t-elle précisé. La responsable a encore souligné que ces sanctions cibleraient des personnes, renforceraient les restrictions bancaires et toucheraient des pays tiers permettant à la Russie de contourner les sanctions.

La lauréate ukrainienne du Nobel de la paix plaide pour un tribunal spécial 

 L'Ukrainienne Oleksandra Matviïtchouk, dont l'ONG est colauréate du prix Nobel de la paix, a appelé jeudi l'ONU et l'Union européenne à soutenir la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes, jusqu'au président Vladimir Poutine. "Nous devons casser le cercle de l'impunité", a exhorté dans une interview à l'AFP Oleksandra Matviïtchouk, à la tête du Centre pour les libertés civiles (CCL) qui documente les crimes de guerre commis par les troupes russes en Ukraine.

"Il n'y aura pas de paix durable sans justice", a-t-elle poursuivi, tout en reconnaissant qu'obtenir le soutien d'une majorité des membres des Nations unies pour la mise en place d'un tribunal spécial serait une "tâche difficile". Kiev voudrait un tribunal spécial capable de juger Vladimir Poutine pour le "crime d'agression" contre l'Ukraine, fondé sur une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies.

La Russie expulse quatre diplomates autrichiens en réponse au geste "inamical" de Vienne

La Russie a annoncé jeudi qu'elle allait expulser quatre diplomates autrichiens en réponse à celle de quatre Russes plus tôt en février que Moscou qualifie de geste "inamical et injustifié" de la part de Vienne. "En réponse, quatre employés de l'ambassade d'Autriche en Russie ont été déclarés persona non grata. Ils doivent quitter le pays avant la fin de la journée du 23 février", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué.

L'Otan doit se préparer à une longue confrontation avec la Russie

L'Otan doit se préparer à une longue confrontation avec la Russie, car le président Vladimir Poutine ne montre aucune volonté de paix, un an après avoir envahi l'Ukraine, a averti le secrétaire général de l'Alliance, le Norvégien Jens Stoltenberg, dans un entretien avec l'AFP. "Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années", a-t-il averti.

Première visite d'un ministre israélien depuis l'invasion russe

Le chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen a annoncé jeudi être arrivé à Kiev, première visite d'un ministre de l'Etat hébreu en Ukraine depuis l'invasion russe il y a près d'un an. "Je suis venu dire : Israël se tient au côté de l'Ukraine et au côté des Ukrainiens dans ces temps difficiles", a déclaré sur Twitter M. Cohen qui doit rencontrer son homologue Dmytro Kouleba et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Peu après son arrivée à Kiev, le ministre s'est rendu à Boutcha, ville-martyre au nord-ouest de la capitale ukrainienne, symbole des atrocités dont est accusée la Russie. "Je me suis rendu à Boutcha, une banlieue de Kiev, très endommagée au début de la guerre. On ne peut rester indifférent face à ces images difficiles et face aux récits des atrocités, que j'ai entendu ici. Israël condamne toute atteinte intentionnelle contre des innocents", a-t-il écrit sur Twitter.

L'Ukraine visée par de nouvelles frappes nocturnes de missiles

L'Ukraine a indiqué jeudi avoir subi de nouvelles frappes de missiles et de drones durant la nuit, des bombardements qui ont fait au moins un mort civil, et détruit de nombreuses habitations. Selon l'armée de l'air, 16 des 32 missiles lancés pendant la nuit par la Russie depuis des avions et un navire en mer de Noire ont pu être abattus.

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Un immeuble en feu à Bakhmout.
Crédits : Nicolas Tonev/Europe 1

"Malheureusement, il y a eu des impacts dans le nord et l'ouest, ainsi que dans les régions de Dnipropetrovsk et Kirovograd", a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. Le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Serguiï Lyssak, a diffusé des images de camions de pompiers en action dans un quartier où des maisons individuelles ont été détruites et endommagées. Au moins une personne, une femme de 79 ans, a été tuée.

Le gouverneur de la région de Lviv (ouest), Maxime Kozytsky, a lui indiqué qu'une frappe avait touché une "infrastructure essentielle" sans faire de victime. L'incendie y a été maîtrisé. La Russie mène depuis le mois d'octobre une campagne de bombardements massifs d'infrastructures essentielles en Ukraine pour tenter de priver la population, en pleine hiver, d'électricité et de chauffage.

Le Bélarus rejoindra l'offensive russe "uniquement" s'il est attaqué

Le Bélarus ne combattra avec les forces russes en Ukraine que si le pays est attaqué, a dit jeudi le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, lors d'une rare rencontre avec des médias étrangers à Minsk.

"Je suis prêt à combattre avec les Russes depuis le territoire du Bélarus uniquement dans un cas : si ne serait-ce qu'un soldat arrive de là-bas (de l'Ukraine, ndlr) avec une arme sur notre territoire pour tuer nos gens", a-t-il dit.

Les Norvégiens trouvent un accord d'une aide pluriannuelle de 6,8 milliards d'euros à l'Ukraine

La quasi-totalité des partis politiques norvégiens ont apporté leur soutien jeudi à une proposition d'accorder une aide de 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d'euros) sur cinq ans à l'Ukraine, un geste salué par le président Volodymyr Zelensky. Toutes les formations représentées au Parlement norvégien, à l'exception de Rødt, un petit parti d'extrême gauche, se sont rassemblées autour du projet que le gouvernement de centre gauche avait présenté le 6 février.

Ce plan prévoit d'accorder une aide civile et militaire de 15 milliards de couronnes par an sur la période 2023-2027, le quasi-consensus politique permettant de pérenniser cet effort quelle que soit la couleur politique du gouvernement qui ressortira des élections législatives prévues en 2025.

"Vous créez aujourd'hui un précédent très important autour du soutien financier à long terme à un pays qui défend son indépendance et le droit de chaque nation de vivre conformément aux normes internationales généralement reconnues", s'est félicité Volodymyr Zelensky lors d'une intervention en visioconférence. La plupart des partis norvégiens ont aussi approuvé la proposition du gouvernement d'augmenter de 5 milliards de couronnes l'aide aux pays du Sud les plus affectés par la guerre en Ukraine, notamment à cause du renchérissement des denrées alimentaires.