Vladimir Poutine 1:05
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avec AFP , modifié à
Washington a déclaré mardi soir "ne pas encourager" les attaques ukrainiennes de drones en Russie, alors que Moscou a signalé qu'un de ces engins avait touché mardi un aérodrome près de la frontière, sans faire de victime. La Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire. Des frappes que Kiev ne revendique pas, mais qui illustrent les difficultés que rencontre l'invasion déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine.
L'ESSENTIEL

Washington a déclaré mardi soir "ne pas encourager" les attaques ukrainiennes de drones en Russie, alors que Moscou a signalé qu'un de ces engins avait touché mardi un aérodrome près de la frontière, sans faire de victime. Pendant la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu près du front, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l'est de l'Ukraine où l'armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe.

Les principales informations :

- Poutine a laissé entendre mercredi que la Russie n'utiliserait pas l'arme nucléaire en premier, mais uniquement "en réponse" à une éventuelle frappe ennemie de ce type sur son territoire

- Six civils tués dans une frappe russe près de Donetsk

- 150.000 réservistes russes sont mobilisés en Ukraine

Poutine assure qu'il n'utilisera l'arme nucléaire qu'en réplique à une frappe ennemie

Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre mercredi que la Russie n'utiliserait pas l'arme nucléaire en premier, mais uniquement "en réponse" à une éventuelle frappe ennemie de ce type sur son territoire. "Nous considérions les armes de destruction massive, l'arme nucléaire, comme un moyen de défense. (Y recourir) est construit autour de ce qu'on appelle la 'frappe en représailles' : si on nous frappe, on frappe en réponse", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion télévisée.

Le maître du Kremlin a également reconnu mercredi que le conflit en Ukraine était "long", tout en vantant des "résultats significatifs" en référence à l'annexion qu'il revendique de quatre régions ukrainiennes. "Bien sûr, c'est un long processus", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion retransmise à la télévision avec son Conseil pour la société civile et les droits de l'Homme, une assemblée pro-Kremlin.

Poutine se montre "irresponsable" en parlant de l'arme nucléaire "à la légère", selon Washington

Les Etats-Unis ont qualifié d'"irresponsables" les propos "à la légère" du président russe Vladimir Poutine, qui a relativisé mercredi le risque d'un recours à l'arme nucléaire dans le conflit en Ukraine. Le président russe avait laissé planer précédemment la possibilité d'utiliser des armes nucléaires dites "tactiques" en Ukraine. Lors d'une réunion au Kremlin mercredi Vladimir Poutine a déclaré: "La menace d'une guerre nucléaire grandit", mais est resté évasif sur la position russe à cet égard.

"La Russie ne les utiliserait en premier en aucune circonstance", a-t-il affirmé, avant d'ajouter: "Mais si elle ne les utilise en premier en aucune circonstance, elle ne sera pas la deuxième à les utiliser non plus, car les chances de les utiliser dans le cas d'une frappe nucléaire contre notre territoire sont très minces". Refusant de répondre directement à Vladimir Poutine, le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a souligné que "tout discours à la légère sur les armes nucléaires est absolument irresponsable".

Selon le porte-parole, les puissances nucléaires à travers le monde depuis la Guerre froide, y compris la Chine, l'Inde, les Etats-Unis, et la Russie elle-même ont été claires sur le fait qu'"un conflit nucléaire ne doit jamais se produire et ne peut jamais être gagné".

Au moins six civils tués dans une frappe russe près de Donetsk

Le président Volodymyr Zelensky a déploré au moins six civils tués et cinq autres blessés dans une frappe russe mercredi sur la ville de Kourakhové, à 50 km à l'ouest de Donetsk dans l'est de l'Ukraine. "Les terroristes ont attaqué la paisible ville de Kourakhové. Un marché, une gare routière, des stations-services et des immeubles d'habitation ont été les cibles de frappes. Au moins six civils ont été tués, cinq ont été blessés", a-t-il annoncé sur les réseaux sociaux, qualifiant d"'inhumaine" l'armée russe.

La Russie a déployé 150.000 réservistes mobilisés en Ukraine

La Russie a déployé en Ukraine près de la moitié des hommes recrutés lors de la mobilisation partielle des réservistes, soit environ 150.000 soldats, a annoncé mercredi le président Vladimir Poutine. "Sur 300.000 de nos combattants mobilisés, nos hommes, nos défenseurs de la Patrie, 150.000 se trouvent dans la zone d'opération", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion télévisée, précisant que 77.000 sont déployés directement au combat.

Multiplication des attaques de drones

Le déplacement de Zelensky sur le front intervient au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire. Des frappes que Kiev ne revendique pas, mais qui illustrent les difficultés que rencontre l'invasion déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine.

"Nous n'encourageons pas et nous n'aidons pas l'Ukraine à lancer des frappes en Russie", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. "Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que les Ukrainiens vivent chaque jour avec l'agression russe qui se poursuit", a-t-il ajouté, accusant Moscou de "faire de l'hiver une arme" en bombardant les infrastructures civiles de l'Ukraine.

Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, qui s'exprimait aux côtés d'Anthony Blinken, a souligné que les Etats-Unis n'empêchaient pas l'Ukraine de développer ses propres missiles à longue portée. "La réponse est non. Nous ne faisons certainement pas cela", a-t-il déclaré. "Nous ne faisons rien pour empêcher l'Ukraine de développer ses propres capacités."

Le président américain Joe Biden a dit publiquement qu'il n'encourageait pas l'Ukraine à se doter de missiles de longue portée, redoutant une escalade qui pourrait conduire les Etats-Unis à jouer un rôle plus direct contre la Russie. Les Ukrainiens continuent quant à eux de subir des coupures de courant, au lendemain d'une nouvelle série de bombardements sur les infrastructures énergétiques de leur pays.

A New York (Etats-Unis), le chef de l'agence humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, s'est alarmé devant le Conseil de sécurité: "Depuis octobre, les attaques prolongées contre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine ont créé un nouveau niveau de besoins qui touche tout le pays et aggrave les besoins provoqués par la guerre".

Pour sa part, le président Volodymyr Zelensky a diffusé trois vidéos de lui dans le Donbass, région dont Moscou a revendiqué l'annexion en septembre sans pour autant la contrôler.