Grèce : un ferry sur l'île de Kos pour héberger les réfugiés

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Les premiers Syriens ont été accueillis dans le ferry dimanche. © LOUISA GOULIAMAKI / AFP
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avec AFP , modifié à
Dépourvue de centre d'accueil, la petite île de Kos, débordée par l'afflux de migrants, utilise un ferry pour effectuer les procédures d'enregistrement.

Pas de centre d'accueil, un poste de police débordé... la petite île grecque de Kos située en mer Égée ne sait plus comment prendre en charge les migrants qui affluent sur ses plages. Mais elle semble avoir trouver une solution partielle à son problème en faisant venir un ferry capable d'accueillir 2.500 passagers. Le bateau a commencé à enregistrer dimanche ses premiers passagers. Située à cinq kilomètres seulement des côtes turques, Kos est prise d'assaut depuis qu'un mur a été édifié sur la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie

Priorité aux Syriens. Le ferry Eleftherios Venizelos, amarré depuis vendredi à Kos et qui devrait y rester deux semaines, a l'habitude de transporter des touristes. Mais dimanche, ce sont des réfugiés syriens qu'il a commencé à accueillir, afin de faciliter leur enregistrement auprès des autorités grecques. Les fonctionnaires qui officient sur le bateau ont pour consigne de prendre en charge les Syriens déjà présents sur l'île ainsi que les nouveaux arrivants, quel que soit leur nationalité. C'est ainsi qu'un groupe de migrants qui venait d'être secouru en mer, après une traversée depuis la Turquie, a été dirigé vers l'entrée du ferry, a constaté sur place une journaliste de l'AFP.

Accélérer les procédures. Les réfugiés pourront dormir sur le ferry le temps de la procédure d'enregistrement. L'objectif clairement affiché par les autorités est de faire baisser la tension sur l'île qui est dépourvue de centre d'accueil, au contraire des îles voisines. Les autres migrants sont contraints à des hébergements précaires, dans les rues ou sur les plages. Le stade et le gymnase de Kos ont été réquisitionnés afin d'accueillir une partie d'entre eux. Avec le ferry, "nous espérons que la procédure sera plus fluide maintenant. Nous voulons juste être enregistrés afin de pouvoir partir pour Athènes", confiait Mohammad, originaire de la ville syrienne d'Alep.

Mais la présence du ferry attise les tensions entre nationalités. Les Afghans, les Irakiens, les Pakistanais, les Somaliens et les Erythréens doivent eux continuer à effectuer la procédure d'enregistrement au poste de police de Kos, où d'interminables files d'attente se forment tous les jours. Samedi, selon les médias grecs, de brefs heurts entre migrants se sont produits durant cette attente. Autre signe de tension: une vingtaine d'Irakiens ont protesté dans la nuit à l'entrée du port pour demander à être admis sur le ferry, a constaté l'AFP.

Des arrivées à un rythme soutenu. Sur quelque 7.000 migrants présents à Kos en début de semaine, 2.500 seraient encore en attente de documents administratifs, selon la police grecque. Les arrivées se poursuivent néanmoins chaque nuit à un rythme soutenu depuis la Turquie voisine. Kos, qui compte 33.000 habitants, a reçu depuis le début de l'année 120.000 réfugiés contre 30.000 pour toute l'année 2014. Dépassée, la police de Kos avait cette semaine repoussé sans ménagement, usant de matraques et de gaz d'extincteurs, des groupes de migrants entassés dans le stade provisoirement réquisitionné.