Gaza : pour l'ONU, n'importe qui "est susceptible d'être tué par balle" dans les manifestations

Lundi, les soldats israéliens ont tué au moins 55 Palestiniens, lors de heurts et de manifestations contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.
Lundi, les soldats israéliens ont tué au moins 55 Palestiniens, lors de heurts et de manifestations contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem. © MAHMUD HAMS / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
"Il semble que n'importe qui peut être tué", a déclaré aux médias à Genève un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, ajoutant que "la force létale ne peut être utilisée qu'en dernier recours".

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a estimé mardi que tout Palestinien manifestant à Gaza, qu'il représente une menace imminente ou non, pouvait être "tué" par les forces israéliennes. "Il semble que n'importe qui peut être tué", a déclaré aux médias à Genève un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, ajoutant que "la force létale ne peut être utilisée qu'en dernier recours".

"Ce n'est pas acceptable". "Ce n'est pas acceptable de dire : il s'agit du Hamas, donc c'est ok", a-t-il ajouté, rejetant la justification présentée par Israël qui accuse le Hamas, le groupe islamiste qui contrôle Gaza, d'être à l'origine de la manifestation et affirme donc qu'il n'a fait que défendre son territoire.

Un double amputé tué. Parmi les personnes tuées par balles lundi, principalement par des tireurs d'élite israéliens, figurait notamment un homme doublement amputé, a déclaré Rupert Colville, avant de lancer : "Quelle menace peut représenter un homme double amputé, depuis l'autre côté d'une barrière large et fortifiée ?" Les tirs israéliens ont également fait 2.400 blessés, faisant de ce lundi la journée la plus sanglante dans le conflit israélo-palestiniens depuis la guerre de 2014. Le responsable des droits de l'homme pour l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré de son côté que "ceux qui sont responsables de violations flagrantes des droits de l'homme devront rendre des comptes".