L'Allemagne veut sécuriser son approvisionnement face aux baisses récentes de livraison de gaz russe (Illustration). 3:09
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avec AFP , modifié à
Le gouvernement allemand a indiqué dimanche que l'Allemagne allait prendre des mesures d'urgence pour sécuriser son approvisionnement face aux baisses récentes de livraison de gaz russe, impliquant notamment un recours accru au charbon. Il réagit à la baisse de la livraison de gaz par Gazprom.

L'Allemagne va prendre des mesures d'urgence pour sécuriser son approvisionnement face aux baisses récentes de livraison de gaz russe, impliquant notamment un recours accru au charbon, a indiqué le gouvernement dimanche. "Pour réduire la consommation de gaz, il faut utiliser moins de gaz pour produire de l'électricité. A la place, les centrales à charbon devront être davantage utilisées", a déclaré le ministère de l'Economie dans un communiqué.

Une réaction à plusieurs baisses de livraison de gaz

Le gouvernement réagit aux annonces, cette semaine, de plusieurs baisses de livraison de gaz, par le russe Gazprom, via Nord Stream, sur fond de bras de fer entre pays occidentaux et Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine. Cette décision est un revirement pour ce gouvernement de coalition, faisant la part belle aux Verts, et qui a promis de sortir du charbon d'ici à 2030.

"C'est amer, mais c'est indispensable pour réduire la consommation de gaz", a réagi le ministre écologiste de l'Economie Robert Habeck, dans un communiqué. Le paquet de mesures annoncé dimanche prévoit également un système "d'enchère" pour la vente de gaz aux industriels, permettant, selon Berlin, de faire baisser la consommation du puissant secteur manufacturier allemand.

"La situation est sérieuse"

De nouveaux crédits de la banque publique KfW devraient par ailleurs être réservés afin d'assurer le remplissage des réservoirs de gaz du pays, actuellement à 56%. "La sécurité de l'approvisionnement est garantie", mais "la situation est sérieuse", a résumé Robert Habeck.

Gazprom a baissé cette semaine les livraisons via Nord Stream de 40%, puis de 33%, arguant d'un problème technique. Mais pour le gouvernement allemand, il s'agit d'une "décision politique", destinée à peser dans le bras de fer entre Moscou et les pays occidentaux sur la guerre en Ukraine. Malgré le conflit, l'Allemagne continue d'importer près de 35% de son gaz depuis la Russie. Cette proportion était de 55% avant février.