Française enlevée au Mali : pourquoi les premiers jours sont déterminants

La priorité, éviter que l'otage ne soit revendue à un groupe djihadiste
La priorité, éviter que l'otage ne soit revendue à un groupe djihadiste © JOHN MACDOUGALL / AFP
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Didier François avec M.R.
En l'absence de revendications, les autorités françaises et maliennes comptent sur la notoriété de Sophie Pétronin pour obtenir rapidement des informations.

Au Mali, il n'y a toujours aucune revendication, trois jours après l'enlèvement de Sophie Pétronin, cette humanitaire franco-suisse qui s'occupe depuis 20 ans des enfants démunis à Gao (Mali). Les forces locales et les autorités françaises poursuivent pourtant leurs recherches et ils doivent faire vite car les premiers jours sont déterminants dans ce genre d'enlèvement. 

L'espoir de l'enlèvement pour un conflit local. Il existe toujours l'espoir, même s'il est ténu, que cet enlèvement reste une affaire purement locale. Ce pourrait être un kidnapping crapuleux monté par des malfaiteurs de quartier, par exemple, ce qui ne serait pas inhabituel dans cette région.

Ou bien alors une prise d'otage organisée par une famille ou une tribu semi-nomade qui aurait un différend à régler avec les autorités. Soit l'un de ses membres aurait été arrêté ou soit de la marchandise de contre-bande aurait été confisquée. C'est un mode d'action assez fréquent dans le Nord du Mali. Une hypothèse que n'exclut pas le gouverneur de Gao, qui a lancé un appel à la population pour obtenir des informations. 

"Madame Sophie". Son mari s'est dit choqué. Il n'imaginait pas que cela puisse arriver à sa femme tellement elle était intégrée dans le pays. Un élément qui permet de garder un peu espoir. Sophie Pétronin est effectivement très connue à Gao, les habitants l'appellent même "Madame Sophie". Ils savent qu'elle aide l'orphelinat, qu'elle vit en permanence dans la ville depuis 2004, qu'elle parle couramment les deux langues locales...

On peut donc espérer avoir rapidement des informations qui permettraient d'éviter que la situation ne s'aggrave. Car dans le pire des cas, si les ravisseurs sont criminels, ils pourraient la revendre à des djihadistes qui sont à l'affût et rêvent de mettre la main sur un otage français.