L'ONU déplore le large sous-financement des programmes d'aide alimentaire. 3:10
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Céline Schmitt, porte-parole en France pour le HCR appelle les États, mais aussi les entreprises et les particuliers, à se mobiliser pour éviter une crise plus importante encore que celle de 2011.
INTERVIEW

L'ONU appelle à réagir, et vite, pour éviter une famine d'une rare ampleur dans la Corne de l'Afrique, au Nigeria et au Yémen. "La situation est alarmante et il faut plus de moyens pour répondre aux besoins des personnes et éviter une crise humanitaire", a expliqué mardi soir au micro d'Europe 1 Céline Schmitt, porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR).

Entendu sur europe1 :
Les appels de fonds pour répondre aux besoins des personnes dans ces zones-là ne sont financés qu'à hauteur de 3 à 11%.

"Si des mesures ne sont pas prises rapidement, la situation pourrait être pire que lors de la dernière grande sécheresse dans la Corne de l'Afrique, en 2011", a-t-elle alerté. Plus de 260.000 personnes avaient alors perdu la vie, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de 5 ans. Cette fois, les difficultés face aux conditions climatiques sont renforcées par les conflits en cours dans la région. "Plus de 4 millions des personnes dans les zones de sécheresse sont des réfugiés", rappelle Céline Schmitt.

Dons publics et privés. Les Nations unies appellent à mobiliser 4,3 milliards de dollars d'ici juillet pour acheminer de l'aide en Somalie, au Soudan du Sud, au Nigeria et au Yémen, quatre pays où plus de 20 millions de gens sont confrontés à la faim ou à la famine. "Les appels de fonds pour répondre aux besoins des personnes dans ces zones-là ne sont financés qu'à hauteur de 3 à 11%", déplore la porte-parole du HCR.

Dans ce contexte, Céline Schmitt se félicite d'une "augmentation du nombre de particuliers qui donnent de l'argent pour aider ces populations". Et appelle États et entreprises à se mobiliser "rapidement" pour financer les programmes d'aides.

 

Lac Tchad : 7 millions de personnes menacées par la faim

Quelque sept millions de personnes "risquent de souffrir gravement de la faim" dans la région du bassin du lac Tchad, a prévenu mardi le directeur général de la FAO, qui appelle la communauté internationale "à agir de manière urgente". "La crise qui sévit dans la région du bassin du lac Tchad, déchirée par les conflits, a pour cause des décennies de négligence, une absence de développement rural et les effets du changement climatique", explique dans un communiqué José Graziano da Silva, directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).