Facebook aurait laissé Netflix et Spotify accéder aux messages privés de ses utilisateurs

Facebook est à nouveau la cible d'accusations.
Facebook est à nouveau la cible d'accusations. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon le New York Times, Facebook a partagé les données de ses utilisateurs au bénéfice de géants du web comme Amazon, Spotify Microsoft et Netflix. 

Nouvelles révélations embarrassantes pour Facebook. Le réseau social, englué dans de multiples scandales, est accusé par le New York Times d'avoir partagé les données de ses utilisateurs au bénéfice de géants du Web comme Amazon, Spotify, Microsoft et Netflix. Selon le quotidien, Facebook aurait communiqué à quelque 150 entreprises des données privées telles que messagerie privée, nom des amis de leurs clients ou certaines de leurs publications.

"Pendant des années, Facebook a donné à certaines des plus grandes entreprises technologiques du monde un accès plus intrusif qu'il ne l'a admis aux données personnelles des utilisateurs, ce qui a eu pour effet d'exempter ces partenaires commerciaux de ses règles de confidentialité", écrit le quotidien américain, sur la foi de documents internes et de témoignages anonymes d'anciens employés.

Facebook se défend. Facebook affirme cependant que ses utilisateurs avaient dû au préalable explicitement donner leur accord. Le responsable du développement des programmes et des partenariats de Facebook, Konstantinos Papamiltiadis, a évoqué dans un blog mercredi "l'intégration de partenaires" permettant "des expériences sociales telles que des recommandations d'amis sur Facebook ou autres applications populaires". 

Pour les fameux partenaires de Facebook, ces contrats permettaient de récupérer des données sur les internautes pour scruter un peu plus leurs habitudes, pour, assurent-ils, proposer des services adaptés à leurs centres d'intérêt.

Des accord restés actifs jusqu'au début 2018. Pourtant, le New York Times assure que Facebook a notamment autorisé le moteur de recherche Bing (Microsoft) à voir les noms des amis de ses utilisateurs sans l'accord de ces derniers. Le journal affirme aussi que Netflix et Spotify ont pu lire des messages privés.

Selon cette enquête, Amazon a de son côté pu obtenir des noms et des contacts via des amis, et Yahoo a pu visionner les données publiées sur les pages Facebook. Selon le NYT, les accords passés en 2010 avec les partenaires seraient restés actifs jusqu'à la fin 2017 et pour certains jusqu'au début 2018.

Des poursuites judiciaires dans le dossier Cambridge Analytica. La journée a été très difficile avec Facebook, qui a également été poursuivi en justice mercredi pour l'affaire Cambridge Analytica. Le procureur général de la capitale fédérale Washington a annoncé avoir lancé des poursuites contre le groupe pour avoir mal protégé les données de ses utilisateurs", les rendant vulnérables à des "manipulations politiques" pendant la campagne présidentielle de 2016. Le réseau social est accusé d'avoir laissé les données personnelles de dizaines de millions d'usagers arriver -à leur insu- entre les mains de cette firme britannique d'analyse de données qui a travaillé pour Donald Trump lors de la campagne de 2016.