Face à la menace russe, les Finlandais sont favorables à une adhésion de leur pays à l'OTAN. 1:32
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Caroline Baudry (à Virolahti) , modifié à
Près de 60% des Finlandais sont désormais favorables à une adhésion de leur pays à l'OTAN, selon un récent sondage. Ce pays, qui partage 1.340 kilomètres de frontière avec la Russie est membre de l’Union européenne mais "non aligné" militairement. Europe 1 s’est rendue dans la commune de Virolahti, face au principal point de passage de la frontière Russe.

Il y a seulement un mois, seuls 28% des Finlandais étaient favorables à une adhésion de leur pays à l'OTAN. Aujourd'hui, ils sont près de 60% selon un récent sondage. Pour cause, l'invasion de l'Ukraine par la Russie effraie. Sur le parking du supermarché du coin, Monica ajuste sa grosse écharpe rose avant de reprendre le volant. Elle vit à 18 kilomètres de la frontière russe et se dit un peu inquiète. "J’ai été choquée en regardant les informations. Je ne pensais pas que, de nos jours, il était possible qu’il y ait une guerre...", souffle-t-elle.

Une adhésion à l'OTAN est rassurante

Une alliance militaire pour se protéger de la Russie est une possibilité pour certains Finlandais. "La Russie ne nous aurait pas attaqué, nous, mais on ne sait jamais vraiment puisqu'ils sont bien en train d’attaquer l’Ukraine. Donc, je pense qu’intégrer l’OTAN serait une bonne chose pour nous", témoigne Monica. 

Les immenses sapins sont visibles derrière les barrières du poste frontière. Ici, des panneaux sont en écriture cyrillique. Yohani, 70 ans, marche lentement sur le sol gelé. Il raconte avoir, lui aussi, brusquement changé d’avis. "L’OTAN donnerait une sécurité. Vous savez, on a eu une longue période de paix ici, de coopération avec la Russie. Maintenant, tout a changé", rapporte-t-il.

Yohani le sait, Moscou menace depuis des années son pays de "graves conséquences politiques et militaires" en cas d’adhésion à l’OTAN. Un avertissement répété ces derniers jours par le ministère russe des affaires étrangères.

Pas de projet d'adhésion immédiate

Malgré cette volonté des Finlandais, l'exécutif finlandais a réitéré - comme la Suède voisine - qu'il n'avait pas de projet d'adhésion immédiate, même si d'importantes consultations des forces politiques ont eu lieu ces derniers jours. Le président finlandais Sauli Niinistö avait appelé ses concitoyens à garder "la tête froide" sur la question.

Un rapport sur les avantages et les inconvénients d'une adhésion est en cours de préparation et la décision appartiendra in fine au Parlement, a-t-il souligné.