EXCLU EUROPE 1 : la mère du combattant français mort en Ukraine témoigne

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Guillaume Dominguez édité par Wassila Belhacine , modifié à
Jeudi 2 juin une information exclusive d'Europe 1 révélait la mort d'un combattant français en Ukraine. Il s'agit du premier Français à trouver la mort depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Sa mort a été confirmée par le Quai d'Orsay. Ce vendredi, la mère de ce combattant témoigne pour la première fois sur Europe 1.
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Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis 101 jours, le premier combattant français est mort sur le terrain, selon les informations obtenues par Europe 1 et confirmée ce vendredi par le ministère des Affaires étrangères. Le père de famille de 32 ans avait rejoint la Légion internationale de défense ukrainienne et participait aux combats contre l’armée russe. Toujours selon nos informations, le combattant français a été tué le 1er juin, dans la région de Kharkiv, "mortellement blessé par des "tirs d’artillerie".

"Nous avons appris la triste nouvelle qu'un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine", a fait savoir le Quai d'Orsay dans une réponse écrite. Ce vendredi 3 juin, la mère de ce combattant, Catherine, témoigne en exclusivité sur Europe 1. "Je suis très fière de lui et il avait trouvé sa place là-bas", dit-elle.

"Il s'est énormément attaché à ce peuple"

D'après les informations fournies par la mère de ce combattant, son fils est décédé le 1er juin. "Le dernier message de mon fils date du 1er à juin à 6h56. Je lui ai répondu et lui non", détaille Catherine au micro d'Europe 1. Il est mort d'un bombardement russe. Il était accompagné d'une équipe de "douze militaires de toutes nationalités", détaille sa mère. Les hommes n'ont pas eu le temps d'aller dans un bunker afin de se protéger. Le fils de Catherine a été tué sur le coup.

Selon Catherine, son fils a subi "un énorme choc" lorsqu'il a appris la nouvelle de l'invasion russe en Ukraine. "D'abord, il a pris le bus à Paris pour se rendre en Pologne. Il est arrivé dans une mission humanitaire pour aider les Ukrainiens qui fuyaient le pays. Il s'est énormément attaché à ce peuple", détaille-t-elle. 

Après cela, le combattant s'est porté volontaire pour l'armée internationale d'Ukraine. La mère de l'homme de 32 ans confie avoir pu parler à son fils par le biais de messageries cryptées. "Je parlais avec lui au téléphone brièvement. Je voulais surtout savoir si mon enfant était en vie".

"Il voulait aider les gens"

Pour Catherine, son fils "ne trouvait pas sa place en France", c'est ce qui l'a motivé à rejoindre l'Ukraine. "Il voulait aider les gens". Le combattant était père d'une petite fille de huit ans. "Il nous aimait mais il avait décidé de faire cela. Il voulait faire cela. Quand on aime son enfant, on respecte ses choix", raconte-t-elle.

L'homme n'a pas annoncé son départ pour l'Ukraine à sa mère :  "Il ne l'a pas annoncé parce qu'il sait très bien que j'aurais tellement pleuré qu'il n'aurait pas pu partir. Il me l'a appris une fois arrivé en Pologne".

"Il avait trouvé sa place"

La mère du combattant est en contact avec le ministère des Armées qui l'a assuré du rapatriement du corps de son fils. "Les frais seront pris en charge par l'armée ukrainienne" a-t-elle spécifié. La dépouille de son fils est encore dans le Donbass avant d'être rapatriée dans un premier temps à Kiev. Il rejoindra ensuite l'aéroport d'Orly puis la Normandie, où réside Catherine.

La femme déclare être "très fière de son fils". "Il a donné sa vie pour une très belle cause. On est très malheureux. Il n'y a rien de pire au monde que de perdre un enfant. Il avait trouvé sa place. Il se sentait très bien là-bas", conclut-elle.