États-Unis : un allié de Trump élu président de la Chambre des représentants, après des semaines de chaos

Mike Johnson a été élu président de la chambre des représentants.
Mike Johnson a été élu président de la chambre des représentants. © TOM BRENNER / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : TOM BRENNER / AFP
Le conservateur Mike Johnson, un fervent partisan de l'ex-président Donald Trump, a été élu mercredi président de la Chambre des représentants. Son élection intervient à l'issue d'un véritable feuilleton qui a exposé les luttes intestines entre élus de droite au grand jour.

Fumée blanche au Capitole des Etats-Unis : le conservateur Mike Johnson, un fervent partisan de l'ex-président Donald Trump, a été élu mercredi président de la Chambre des représentants, mettant fin à trois semaines de blocage ponctuées de rebondissements rocambolesques. Cet avocat et militant pour les valeurs "traditionnelles" de 51 ans, qui a appuyé les tentatives juridiques d'inverser les résultats de la présidentielle de 2020, a réussi à obtenir 220 voix lors du vote.

Son élection a été accueillie par les acclamations et une ovation debout des membres de sa formation politique pourtant majoritaire à la Chambre, le Parti républicain, visiblement soulagés de voir le bout du tunnel. "Ami de tous, ennemi de personne" selon les mots de l'élue républicaine Elise Stefanik qui l'a présenté à l'hémicyle, il va devoir aussitôt s'atteler à de lourdes tâches. 

Naviguer entre les positions des Républicains

D'abord en se lançant dans des discussions qui s'annoncent ardues pour éviter une paralysie budgétaire de l'administration fédérale à la mi-novembre, non seulement avec des négociateurs chevronnés comme le sénateur démocrate Chuck Schumer et le président Joe Biden, mais aussi les membres de son propre parti. Ensuite, en naviguant entre les positions de ses collègues républicains, qui affichent au grand jour depuis des semaines de profonds désaccords, pour répondre à la demande de fonds demandés par Joe Biden pour l'Ukraine et Israël.

Son élection intervient à l'issue d'un véritable feuilleton qui a exposé les luttes intestines entre élus de droite au grand jour. Élu de Louisiane peu connu du grand public, Mike Johnson était en effet le quatrième républicain à être choisi par son parti en 22 jours pour remplacer Kevin McCarthy, destitué lors d'un vote historique. L'exaspération des républicains, soucieux d'en finir avec une séquence qui a embarrassé beaucoup d'entre eux, a joué en sa faveur.

Le soutien de Matt Gaetz, farouche trumpiste

Mike Johnson a été soutenu par le chef de la majorité républicaine à la Chambre Steve Scalise et par le président de la commission des affaires judiciaires Jim Jordan, qui ont tous deux échoué à se faire élire au perchoir. Il a aussi pu compter sur l'appui de Matt Gaetz, farouche trumpiste et instigateur de la chute de Kevin McCarthy. Mike Johnson est "un homme honorable" qui "va faire de grandes choses pour le pays", a-t-il dit avant le vote, affirmant que la tendance favorable à Donald Trump prenait de l'ampleur.

 

"Si vous pensez que le glissement de Kevin McCarthy vers le trumpiste Mike Johnson n'est pas le signe de la montée en puissance de ce mouvement, et de la réelle place du pouvoir au sein du Parti républicain, alors vous n'avez pas suivi ce qui se passe", a-t-il lancé. Une tendance qui n'a pas échappé aux démocrates. "Qui peut apaiser Donald Trump, voici ce dont il s'agit", a dit l'élu Pete Aguilar en allusion au tumulte au sein du parti rival.

Des législations hostiles aux personnes LGBT en Louisiane

Mike Johnson a fait son entrée à la Chambre des représentants en 2017 après avoir suscité la controverse avec des législations considérées comme hostiles aux personnes LGBT en Louisiane. Ce père de quatre enfants a aussi voté contre la codification des protections fédérales pour le mariage homosexuel l'an dernier. Et il était le chef de file de plus de 100 républicains qui ont signé une note juridique appuyant une plainte visant à annuler les résultats de l'élection de 2020 dans quatre Etats remportés par le président Joe Biden.

ABC News l'a interrogé mardi soir sur cette plainte sur laquelle la Cour suprême a refusé de statuer, mais il s'est contenté de répondre "question suivante" pendant que ses collègues huaient la journaliste.