Depuis plusieurs jours, 15.000 Russes et 3.000 Ukrainiens sont incapables de quitter la République Dominicaine, destination prisée pour les voyageurs de ces deux pays où le conflit en Europe dans tous les esprits. 1:48
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Alexis Guilleux, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Quelque 15.000 Russes et 3.000 Ukrainiens étaient en vacances en République Dominicaine lorsque la Russie a déclenché son invasion en Ukraine. Depuis, rentrer au pays relève d'un exploit et les tensions entre les touristes sont légion. 

Une carte postale devenue cauchemar. Depuis plusieurs jours, 15.000 Russes et 3.000 Ukrainiens sont incapables de quitter la République Dominicaine, destination prisée par les voyageurs de ces deux pays, où le conflit en Europe est dans tous les esprits. C'est notamment le cas pour Anastasia, qui a mis plusieurs jours avant de pouvoir réserver un nouveau vol retour vers Saint-Pétersbourg. "C’est très stressant. Parce que si on ne rentre pas, il n’y aura bientôt plus d’avions pour nous ramener".

 

"Je ne veux pas me disputer avec des personnes agressives à cause de la situation"

Les difficultés sont les mêmes pour tous. Mais Anastasia ne veut pas parler de la guerre, ni avec ses compatriotes, ni avec les ressortissants ukrainiens. "Il faut faire la différence entre le gouvernement et la population russe. Et évidemment je ne veux pas me disputer avec des personnes agressives à cause de la situation. Et je trouve ça dommage que certains aient peur de moi quand je suis à côté d’eux."

Mais plus que de la peur, c’est la colère et la fatigue qui se lisent sur les visages des touristes Ukrainiens. "Il n’y a pas une minute sans rancœur contre les Russes. Et contre l’Otan." Comme beaucoup de leurs compatriotes, Natali et sa famille ont été lâchés par leur tour opérateur, du jour au lendemain. "Ce n’est pas humain. Beaucoup de gens se sont retrouvés dans la rue. On a hébergé deux Ukrainiennes dans notre appartement pendant 4 jours, parce qu’elles n’avaient plus d’argent."

Si le gouvernement dominicain a annoncé prendre en charge les frais des touristes Ukrainiens. Natali a déboursé 10.000 dollars pour 4 nuits d’hôtel et 5 billets retour vers Francfort. "On rentre à la maison", dit-elle, promettant de tout faire pour aider son pays.