Un bureau de vote de Téhéran accueillait vendredi les électeurs. 1:19
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Les élections législatives en Iran ont été boudées vendredi par la population. Les autorités ont pourtant prolongé cinq fois d’affilée l'heure limite pour aller voter. Mais la façon dont s’est déroulée la campagne n’incitait pas vraiment à la mobilisation.
REPORTAGE

En Iran se déroulait vendredi le premier tour des élections législatives. Celui-ci a été marqué par une forte abstention. Le scrutin devrait se solder par une large victoire des conservateurs, favorisés par la disqualification massive de candidats réformateurs et modérés. En tout plus de 7.000 candidatures ont été invalidées.

Les électeurs ont découvert une bonne partie des concurrents très peu de temps avant le vote, présentés à la hâte par les partis. "Comment voulez vous vous faire une idée sur un candidat en une semaine ?", s'exclame Medhi au micro d'Europe 1. "On a besoin de savoir qui ils sont et ce qu’ils ont pu faire auparavant [...] ce n'est pas possible."

"Parasite" plutôt que la soirée électorale

Les rares meetings ont été désertés par les militants. Muhammad a beau scruté l’une des seules affiches de campagne de son quartier, il ne connaît personne et n’est pas allé voter : "Dans les petites villes il y avait quelques affiches mais pas ici. De toutes façons, le résultat est déjà connu. S’il y avait une incertitude peut être que l’on verrait des affiches, mais là c’est clair pour tout le monde, on sait qui va gagner. Donc à quoi bon ?"

Les résultats eux-mêmes ne semblent pas avoir été suivis avec beaucoup d'intérêt. Vendredi soir, un café préférait diffuser une version piratée du film primé aux Oscars Parasite plutôt que la soirée électorale.