Deux ministres belges avouent les ratés des services de renseignement

Jan Jambon, ministre belge de l'Intérieur et Koen Geens, ministre de la Justice.
Jan Jambon, ministre belge de l'Intérieur et Koen Geens, ministre de la Justice. © THIERRY CHARLIER / AFP
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Lionel Gougelot avec GM
Les ministres de l'Intérieur et de la Justice belges ont fait leur mea-culpa en expliquant que des erreurs avaient pu être commises par les services de renseignement.

Après le double attentat qui a frappé Bruxelles mardi matin et dont le bilan, encore provisoire, fait état d'une trentaine de morts et de plus de 250 blessés, les premières interrogations sur les services de renseignement se posent. Admettant des ratés, deux ministres belges, Jan Jambon pour l’Intérieur et Koen Geens pour la Justice ont proposé, jeudi, leur démission. Elle a été refusée par le Premier ministre, Charles Michel.

Nous aurions dû "être plus critiques". Ils avaient organisé leur mea-culpa sur un plateau de télévision. Les deux ministres étaient présents côte à côte pour expliquer comment l'un des kamikazes de l'aéroport, Ibrahim El Bakraoui, avait pu échapper aux services belges de renseignement alors qu'il avait été expulsé par la Turquie durant l'été 2015. "Peut-être que nos propres services auraient dû être plus critiques par rapport au lieu où la personne en question (Ibrahim El Bakraoui) avait été arrêtée, proche de la frontière avec la Syrie. C'est assez claire que cela pouvait être un terroriste", a admis le ministre de la Justice.

"On l'a raté". "Ibrahim El Bakraoui n'a jamais été impliqué dans le terrorisme, c'est le seul moment où nous aurions pu le lier et ce moment peut-être on l'a raté", a poursuivi Koen Geens. "Je constate que le type est resté libre lorsqu'il est descendu de l'avion donc c'est pour cela que, dans ces circonstances, après cette attaque à Bruxelles, j'ai posé la question de ma responsabilité politique", a de son côté expliqué Jan Jambon, le ministre de l'Intérieur. "Je pense que, vu les circonstances, nous devons donner toute transparence, c'est notre devoir démocratique", a-t-il conclu.

Les deux ministres seront auditionnés par les députés vendredi.