Cuba : "Il faut du changement, mettre en place le capitalisme"

© Norberto DUARTE / AFP
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Pierre Mouriscot et A.D
Alors que la capitale cubaine s'apprête à rendre hommage à son ancien chef d'Etat, des jeunes aspirent à un profond changement de régime. Sur la place de la Révolution, le peuple se divise entre adorateurs et détracteurs de l'ancien dictateur.

Des centaines de milliers de Cubains sont attendus lundi place de la Révolution à La Havane pour rendre hommage à Fidel Castro décédé le 25 novembre. Sous un portrait géant du lider maximo, il y aura ses cendres exposées au public pendant deux jours.

"Toute La Havane sera là". Sur la place, des familles préparent des pancartes et des portraits du Commandante. Eduardo essaiera d'approcher au plus près de l'urne funéraire : "Toute la Havane sera là. On aura son esprit devant le peuple tout entier. Beaucoup l'aimaient, certains le haïssaient mais tout le monde va pleurer sa perte." A l'inverse, pour un autre passant, il est hors de question de se rendre à cet hommage. Cet homme montre ses cicatrices, dues, dit-il, à de la torture pour s'être opposé au régime. "L'oubli ne sera jamais possible" pour lui.

"Il faut du changement". Il y a encore ces jeunes Cubains qui étaient enfants quand Fidel Castro a laissé le pouvoir à son frère. Le nez sur leur smartphone, ils profitent d'une connexion internet clandestine fournie par Fernando : "Personne ici ne lit des trucs sur Fidel. Ils sont tous sur Facebook ou ils regardent des vidéos sur Messi. Il faut du changement, mettre en place le capitalisme. Cela fait 50 ans que l'on ne connaît que le communisme. Les nouvelles générations doivent vivre autre chose. Que les entreprises étrangères viennent et fassent bosser les Cubains."

C'est sur Raoul Castro que se portent tous les espoirs de changement. Reste une question : en aura-t-il les moyens ? En attendant, c'est lui le grand ordonnateur des obsèques de son frère.