Climat : risque "extrême" pour deux tiers des villes africaines, selon un rapport

bangui centrafrique
La capitale de la Centrafrique fait partie des villes les plus exposées au risque climatique, selon un rapport dévoilé mercredi © ISSOUF SANOGO / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon un rapport publié mercredi, l'avenir de ses villes est d'autant plus menacé que ses populations sont en perpétuelle augmentation. 

Les menaces liées au changement climatique font peser un risque "extrême" aux deux tiers des villes africaines, en raison de la hausse de la population et d'infrastructures médiocres, selon un rapport publié mercredi.

Bangui, Monrovia et Mbuji-Mayi, les plus à risque. Les Nations-Unies estiment que 86 des 100 villes mondiales à la croissance démographique la plus importante sont en Afrique et les experts mettent en garde contre la perte de croissance économique du continent liée au réchauffement de la planète.

L'"index de vulnérabilité au changement climatique 2018" publié mercredi par le cabinet de consultants Verisk Maplecroft utilise une cinquantaine de données existantes allant des modèles climatiques aux facteurs économiques, en passant par les projections démographiques. Selon lui, la capitale centrafricaine Bangui, la capitale du Libéria Monrovia et Mbuji-Mayi en République démocratique du Congo sont les trois villes les plus à risque. Le rapport "évalue la capacité à résister aux chocs climatiques et c'est cela qui fait que les villes africaines sont plus à risque que le reste du monde", a commenté Niall Smith, analyste chez Verisk Maplecroft.

Des populations urbaines en augmentation. Huit villes africaines figurent au total dans les dix les plus à risque, dont Kinshasa, où les 13,2 millions d'habitants sont déjà régulièrement victimes notamment d'inondations. Et avec la hausse de la population estimée à 26,7 millions d'ici 2035, les perturbations liées aux événements météo risquent d'augmenter. "La hausse de la population urbaine à cette allure va sans aucun doute intensifier le profil de risque déjà alarmant de la ville", selon les auteurs, qui pointent du doigt les problèmes auxquels font déjà face les mégalopoles africaines, comme le manque d'accès à l'eau potable ou l'habitat.

"Nous ne disons pas de ne pas investir dans ces lieux", a assuré Richard Hewston, également analyste chez Verisk Maplecroft, invitant les investisseurs à y aller "avec les yeux ouverts". Certaines des villes les plus peuplées de la planète, comme New Delhi, Bombay, Mexico, Karachi, ont un "risque élevé" de voir le changement climatique infliger des dommages à leurs économies et leurs populations, indique également le rapport.

Rouen et Rennes, villes françaises le moins à risque. A l'opposé, les villes britanniques de Glasgow, Belfast et Edimbourg sont les trois les moins à risque. Parmi les dix autres villes les mieux classées se trouvent également Rouen et Rennes en France, ou Hanovre en Allemagne.