Une fuite a été repérée dans l'un des réacteurs d'une centrale nucléaire chinoise. 1:15
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Sébastien Le Belzic, édité par Manon Bernard , modifié à
Dans le sud de la Chine, une fuite de gaz dans une centrale nucléaire a été détectée puis confirmée par deux entreprises françaises qui y travaillent, EDF et Framatome. La centrale de Taishan est l’une des plus puissantes du monde. Et les derniers taux de radiation mesurés dans l’atmosphère sont plutôt inquiétants.

Les interrogations sont nombreuses en Chine après la possible fuite de gaz à la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud du pays. Cette installation, de type EPR de dernière génération, a été construite avec l'aide d'EDF. La compagnie française a confirmé lundi avoir été informée d'une augmentation de la concentration de certains gaz rares et demande donc une réunion avec son partenaire chinois.

Des normes trois fois supérieures en Chine qu'en France

Sur place, la fuite a bien été confirmée par EDF et Framatome, les partenaires français qui exploitent cette centrale en partenariat avec la Chine. La centrale nucléaire EPR de Taishan est sous surveillance pour un problème d'étanchéité au cœur d'un réacteur, mais les rejets de gaz dans l'air ainsi générés sont dans les limites autorisées, ont assuré lundi EDF et l'opérateur chinois CGN. 

Les taux de radiations dans l'atmosphère restent dans les normes chinoises. Ces dernières étant… Trois fois supérieures aux normes françaises ! Les régulateurs chinois auraient même relevé le seuil acceptable de radiations afin d'éviter de devoir arrêter ce réacteur. Pour les autorités chinoises, la radioactivité mesurée n'est donc pas "anormale". 

Une infrastructure immense

Il faut dire que Taishan est une pièce maîtresse. Ces deux réacteurs EPR sont les plus puissants du monde et alimentent en électricité une zone équivalente à la Grande-Bretagne, mais deux fois plus peuplée. Le site s'étend sur plus de 400 hectares. Les travaux ont duré 11 ans et mobilisé jusqu'à 15.000 ouvriers. La construction a donc été beaucoup plus rapide que sur les chantiers français et finlandais de l'EPR : ce premier réacteur a ouvert fin 2018 et le second a été connecté au réseau la semaine dernière.