Les populations déplacées vivent dans des conditions sanitaires bien souvent déplorables propices au développement d'épidémies. 1:42
  • Copié
Wilfried Devillers (en Turquie), édité par Laura Laplaud
Près de deux semaines après le séisme en Turquie, une crise humanitaire se profile. Des millions de personnes, désormais sans logement, sont contraintes de vivre dans des campements installés en urgence. Parfois sans eau courante et dans une proximité propice aux épidémies. Europe 1 s'est rendue dans des camps de réfugiés.

Le dernier bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie dépasse désormais les 44.000 morts. Le pire désastre naturel en un siècle, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les populations déplacées vivent dans des conditions sanitaires bien souvent déplorables propices au développement d'épidémies. 

Des conditions de vie sommaires

Sur place, une infirmière bénévole annonce à Eileen qu'elle a la gale. Elle vit avec les six membres de sa famille dans une tente d'une vingtaine de mètres carrés, dans des conditions de vie particulièrement sommaires. "Les salles de bains sont très sales, il n'y a pas d'eau courante, pas d'électricité. C'est très compliqué de trouver de l'eau pour se laver. On a aussi besoin de serviettes. Vivre dans ces tentes, c'est l'enfer", confie-t-elle au micro d'Europe 1.

Manque d'accès aux soins

Dans les deux seuls préfabriqués du camp qui servent de toilettes, les déchets jonchent le sol. Pour un docteur présent dans ce camp, la situation est propice au développement de maladies, même si l'on ne constate pas d'épidémie sévère dans les camps. "Les cas de diarrhée ont augmenté à cause des mauvaises conditions d'hygiène. Et comme nous sommes en hiver, de nombreuses personnes utilisent des poêles à bois dans les tentes, de nombreuses personnes développent de l'asthme et des maladies pulmonaires", indique-t-il. 

Le manque d'accès aux soins est aussi un problème majeur dans les régions les plus touchées par le séisme. Comme pour cette mère de famille dont le fils a développé une infection au bas-ventre dans le camp d'Antioche. Elle doit faire 40 kilomètres pour trouver les pansements et les médicaments nécessaires pour le soigner.