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Burkina : le récit de la libération des otages par l’armée française

Didier François, édité par Julien Ricotta avec AFP . 2 min

Les forces spéciales ont libéré quatre otages, dont les deux Français enlevés au Bénin. Deux militaires ont été tués lors de l'assaut, qui a nécessité un immense travail de recherche. 

L'armée française a libéré quatre otages, dont les deux Français enlevés au Bénin le 1er mai dernier, dans la nuit de jeudi à vendredi. L'opération, qualifiée de "complexe" par le gouvernement, a nécessité une longue préparation, avec un intense travail de recherche et de localisation. Deux militaires des forces spéciales, membres du commando Hubert de la Marine nationale, ont été tués au cours de cet assaut. 

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Un long travail de recherche et de localisation

Après la disparition de deux touristes français dans le parc national de la Pendjari , dans le nord du Bénin, les services de renseignement avaient immédiatement subodoré un enlèvement par un groupe islamiste radical et engagé en toute discrétion un énorme travail de recherche, avec les armées françaises, les soldats de l’opération Barkhane et les Forces spéciales de l’opération Sabre. L’aide du renseignement américain - sans doute des drones - ainsi que des militaires burkinabés a également été précieuse.

Selon nos informations, ce travail a permis d’obtenir jeudi après-midi un renseignement très important : la localisation d’un campement suspect, un groupe de quelques huttes cachées à la frontière entre le Mali et le Burkina et gardées par des hommes en armes. Un groupement de commandos a été infiltré pour confirmer la présence des otages. C'est à cette occasion qu'a été décelée une opportunité d’action, avant que les ravisseurs ne passent au Mali et transfèrent les otages aux djihadistes de la Katiba Macina. Le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, présente alors cette opération à Emmanuel Macron, qui la valide. 

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Un assaut dans la nuit noire

Dès lors d'importants moyens, dont "un poste médical avancé et plusieurs hélicoptères en vue d'une évacuation de blessés, ainsi que des moyens logistiques pour permettre un ravitaillement des commandos sur des distances extrêmes" sont prépositionnés dans la zone d'intervention avec le soutien logistique des forces burkinabès.

L’assaut, qui engage une vingtaine de commandos, est alors lancé. Selon le récit de François Lecointre, "les commandos des forces spéciales se sont infiltrés dans la nuit noire sur une distance de 200 mètres, malgré la présence d'une sentinelle". Deux militaires sont repérés sur les derniers mètres, tout près des abris où se trouvent les otages. "Ils entendent les ravisseurs armés leurs armes, et décident donc de monter à l'assaut sans ouvrir le feu, pour être certains de ne pas faire de pertes chez les otages ou les civils éventuellement présents dans le campement", raconte François Lecointre. 

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Les deux militaires, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, sont tués par des ravisseurs. Tous deux faisaient partie du prestigieux commando Hubert, unité d'élite de la Marine nationale. "Deux des ravisseurs qui tentaient de s'évader sont abattus immédiatement, les autres engagent le combat" : au total quatre ravisseurs seront tués et deux ont pris la fuite, selon le général. Ce qui porte à six le nombre de ravisseurs chargés d'escorter les quatre otages. Au total, les preneurs d'otages auront été traqués sur un territoire grand comme la moitié de la France.

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