Bruxelles qualifie de "scandale" la rumeur sur la mort d'une "gilet jaune" belge

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Le ministre belge des Affaires étrangères s'est insurgé contre la rumeur de la mort de l'une de ses ressortissantes parmi les "gilets jaunes" samedi. © SAMEER AL-DOUMY / AFP
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avec AFP , modifié à
Après la diffusion erronée de la mort d'une "gilet jaune" belge à Paris samedi, le ministre des Affaires étrangères belge a qualifié de "sandale" cette rumeur lancée par deux messages sur Facebook.

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a qualifié de "scandale" lundi une rumeur sur la mort d'une femme belge lors de la manifestation des "gilets jaunes" samedi à Paris.

"Tout était faux", assure le ministre belge. "C'est un scandale de voir cette situation (...) Tout était faux", a déclaré Didier Reynders, interrogé sur la chaîne publique RTBF, précisant que ses services avaient vérifié dès samedi l'"information" auprès des autorités françaises et à nouveau dimanche.

"On va trop loin aujourd'hui dans la diffusion de ces informations. Je signale qu'elles ont été reprises, bien sûr avec certaines précautions, mais quand même à la une de plusieurs sites d'informations importants en Belgique", a déploré le ministre.

Deux messages ont lancé la rumeur. C'est une vidéo sur Facebook d'un homme déclarant qu'une de ses proches "a ramassé un 'Flash-Ball' dans la tête" qui a lancé la rumeur. Elle a été suivie d'un message de condoléances d'un autre "gilet jaune" très populaire sur le réseau social. Les deux messages ont ensuite été effacés. Les autorités françaises comme belges avaient démenti dès dimanche ce décès.

La télévision belge RTL a diffusé dimanche soir le témoignage d'un homme filmé de dos présenté comme l'internaute à l'origine du message. "Je pensais que c'était elle, je me suis senti responsable, c'est le cœur qui a parlé (...)", a-t-il déclaré, affirmant avoir été prévenu de la fausse information par un proche.

"Je ne suis pas monsieur 'fake news'", assure l'un des "gilets jaunes". "Ma grande erreur a été de ne pas vérifier cette info (...) Je me suis fait avoir. Aujourd'hui tout ce que je veux dire c'est que je ne suis pas monsieur 'fake news', loin de là. Je n'aurais jamais voulu annoncer la mort d'une personne. Je tiens à m'excuser", a-t-il ajouté.

"Il y a des éléments qui vont trop loin". "Je ne me satisfais pas d'excuses a posteriori. C'est un peu facile, une fois que nous avons démonté l'information de venir dire 'je suis désolé de ce que j'ai fait'. Il y a des éléments qui vont trop loin aujourd'hui sur les réseaux sociaux", a toutefois regretté le ministre.

Interrogé sur d'éventuelles actions judiciaires, il a déclaré : "je ne sais pas si le parquet sur la base de ces éléments-là a déjà la capacité de mener une action judiciaire. Ce que nous allons en tout cas vérifier. Si c'est le cas, il y a probablement des mesures à prendre. Sinon il y a un débat qui doit avoir lieu au Parlement parce qu'on va trop loin aujourd'hui dans la diffusion de ces informations".