Brexit : Paris prendra des "mesures de rétorsion" si l'accord sur la pêche n'est pas appliqué

L'accord de pêche continue de tendre les relations entre Paris et Londres.
L'accord de pêche continue de tendre les relations entre Paris et Londres. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
EUrope 1 avec AFP , modifié à
Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a affiché sa fermeté vis-à-vis de Londres sur l'épineux sujet de la pêche. L'accord conclu il y a quatre mois n'est que partiellement appliqué selon les autorités françaises et le gouvernement menace désormais de prendre des mesures de "rétorsion".

La France a menacé mardi, par la voix de Clément Beaune, le Royaume-Uni de "mesures de rétorsion" sur les services financiers si l'accord post-Brexit concernant la pêche n'est pas mis en œuvre. Point d'achoppement jusqu'au bout des négociations sur le Brexit, l'accord sur la pêche tarde encore à se mettre en place, suscitant la grogne des professionnels et un appel de la France à une action européenne ferme. Il prévoit notamment que les Britanniques délivrent des licences pour la zone des 6-12 milles marins au large de leurs côtes, où les pêcheurs européens se rendaient traditionnellement.

Seulement 22 bateaux sur 120 ont reçu leur licence 

"Nous demandons tout l'accord, rien que l'accord et tant qu'il ne sera pas mis en place (..) nous prendrons des mesures de rétorsion dans d'autres secteurs si c'est nécessaire", a déclaré le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur la chaîne BFM Business. "Le Royaume-Uni attend de notre part un certain nombre d'autorisations sur les services financiers. Nous n'en donnerons aucune tant que nous n'aurons pas les garanties que sur la pêche et d'autres sujets, le Royaume-Uni respecte ses engagements", a-t-il ajouté.

"C'est donnant donnant. Il faut que chacun respecte ses engagements sinon nous serons aussi brutaux et difficiles que nécessaire comme partenaires", a encore prévenu Clément Beaune. Plus de quatre mois après l'aboutissement des négociations, seulement 22 bateaux sur 120 de Boulogne-sur-Mer (Nord), premier port de pêche français, ont reçu la précieuse licence permettant d'accéder à ces eaux riches en poissons, selon un responsable local de la filière, Olivier Leprêtre.