Brexit : "On ne cédera pas à ce sprint final que veulent nous imposer les Britanniques", affirme Amélie de Montchalin

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Céline Brégand , modifié à

Lors des commémorations du 18 juin jeudi, à Londres, Emmanuel Macron et Boris Johnson ont évoqué les négociations sur la relation post-Brexit. Invitée d'Europe 1 vendredi, Amélie de Montchalin, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, affirme que l'UE "ne cédera pas à cette pression du calendrier" de Londres. 

Lors des commémorations du 18 juin jeudi, Emmanuel Macron était aux côtés de Boris Johnson à Londres. Les deux dirigeants en ont profité pour évoquer les négociations sur la relation post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, que Londres et Bruxelles veulent accélérer dans l'espoir de parvenir à un accord avant la fin de la période de transition qui s'achève au 31 décembre. "On veut un accord équilibré, un bon accord, protecteur" sans "céder à la pression" des Britanniques, amartèle Amélie de Montchalin, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes sur Europe 1 vendredi. 

"Je n'exclus rien"

Sorti de l'UE le 31 janvier, le Royaume-Uni négocie désormais avec Bruxelles pour tenter d'établir une relation commerciale avantageuse avec le bloc européen à la fin de la période de transition. Les discussions n'ont pas permis de réelles avancées alors que la date butoir approche à grands pas, et avec elle le risque d'un "no deal" dévastateur pour des économies déjà très fragilisées par la pandémie de nouveau coronavirus. Un no-deal que la France ne semble pas mettre de côté. "Je n'exclus rien", affirme Amélie de Montchalin vendredi. 

Bruxelles et Londres sont convenus lundi de donner "un nouvel élan" aux négociations, le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui s'est impliqué pour la première fois personnellement dans les discussions, ayant même comme objectif d'être fixé dès juillet sur la possibilité d'un accord. "On ne cédera pas à cette pression du calendrier, à ce sprint final que veulent nous imposer les Britanniques en espérant que nous céderons", souligne Amélie de Montchalin.

"On veut protéger nos entreprises, nos pêcheurs, nos agriculteurs"

João Vale de Almeida, le représentant de l'Union européenne au Royaume-Uni a tempéré jeudi les espoirs britanniques d'être fixé dès juillet sur la possibilité d'avoir un accord post-Brexit, fixant l'objectif plus modeste d'un compromis d'ici à octobre pour éviter un "no deal" à la fin de l'année. "Ceux qui ont le plus besoin d'un accord sont les Britanniques", note Amélie de Montchalin. "Ils ne peuvent pas supporter un deuxième choc après l'épidémie. Ils n'auront pas accès au filet de sécurité qu'est l'Europe, ni au plan de relance", rappelle-t-elle. 

Parmi les points de désaccords entre Londres et Bruxelles, il y a notamment les garanties de concurrence équitable en matière fiscale, sociale ou environnementale, exigées par l'UE, qui craint de voir surgir une économie dérégulée à sa porte, mais qui sont rejetées par Londres. Amélie de Montchalin a rappelé les priorités des 27 : "On veut protéger nos entreprises, nos pêcheurs, nos agriculteurs. Ce qu'on veut c'est une relation équilibrée."