Brexit : les Britanniques doivent accepter "les règles", martèle Thierry Breton

Le commissaire européen Thierry Breton a répondu lundi soir aux questions d'Europe 1.
Le commissaire européen Thierry Breton a répondu lundi soir aux questions d'Europe 1. © Europe 1
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe Soir, le commissaire européen chargé du marché intérieur Thierry Breton martèle que les Britanniques doivent respecter les règles européennes du marché intérieur s'ils veulent y prendre part. Il rappelle également que les Britanniques ne sont pas forcément en position de force sur l'épineux dossier de la pêche. 
INTERVIEW

C'est un suspense qui n'en finit plus. À 15 jours de la fin de la période de transition du Brexit, aucun accord commercial n'a encore été trouvé entre Londres et Bruxelles. Une situation qui pourrait se transformer en "big bang" pour des milliers d'entreprises françaises selon le Medef, et compliquer de manière plus globale les relations entre le continent et le Royaume-Uni. Mais d'ici là, les négociations se poursuivent entre les deux parties.

Reste que pour Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, les choses sont claires : soit les Britanniques acceptent les règles de l'UE pour le marché intérieur, soit ils les refusent et n'en font pas partie. 

"C'est aussi simple que ça" 

"Les Britanniques sont évidemment des amis, on leur dit 'vous êtes les bienvenus et voici nos règles'", martèle-t-il au micro d'Europe Soir. "Et au 31 décembre, soit ils auront accepté l'accord que nous offrons à tous ceux qui veulent venir sur le marché intérieur européen, ou bien ils refusent. C'est aussi simple que ça." D'ailleurs, les Britanniques connaissent bien les règles de l'UE, rappelle Thierry Breton. Et pour cause, "ils ont contribué à les mettre en place". 

"Nous sommes un continent ouvert", abonde l'ancien ministre de l'Économie entre 2005 et 2007. "Mais lorsqu'on y vient, on doit tout simplement respecter nos règles pour précisément avoir une équité, que les produits respectent les contraintes environnementales et sociales qui font notre marché intérieur". 

Des "intérêts conjoints" pour les zones de pêche

Et ce principe de respect des règles vaut également pour le secteur de le pêche, point de friction très important dans les négociations entre Londres et Bruxelles, alors que le Royaume-Uni s'est dit prêt à déployer sa marine pour protéger ses eaux territoriales. Refusant de se positionner sur la nature de cette communication britannique, Thierry Breton préfère rappeler qu'il est dans "l'intérêt de tout le monde de trouver un accord sur ces zones de pêche". 

D'autant que dans ce dossier, si les Britanniques possèdent effectivement des eaux "plus poissonneuses", ils ne sont pas forcément en position de force, selon Thierry Breton. "L'organisation de la pêche britannique fait que la quasi totalité de la fabrication des prises se fait sur le continent. Les pêcheurs ont besoin du continent pour transformer les produits, mais aussi pour les vendre. Il y a donc des intérêts conjoints." 

Des intérêts économiques qui font espérer au commissaire européen qu'un accord sera trouvé. Sans compter qu'en cas de "no deal", des droits de douane devront s'appliquer et faire mécaniquement "augmenter les prix de façon assez significative en Grande-Bretagne". L'Europe "continuera à exporter, mais ce sera plus cher pour le consommateur britannique".