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Alors que 120.000 entreprises françaises importent et exportent au Royaume-Uni, environ 25% d'entre elles n'ont jamais commercé en dehors de l'Union européenne. Elles seraient donc bouleversées par le Brexit, selon Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef et invité d'Europe 1, dimanche.
INTERVIEW

Le dénouement est proche dans le feuilleton du Brexit : les négociations se poursuivent entre Anglais et Européens, dimanche, alors que l'hypothèse d'une absence d'accord commercial entre les deux parties tient la corde. Dans ce contexte, les entreprises se préparent à devoir composer avec un nouvel environnement, plus complexe. Selon Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef et invité d'Europe 1, dimanche, il y aura un vrai changement pour chaque société qui commerce avec le Royaume-Uni, dans quelques semaines.

"Tout change"

"Il va falloir s'adapter à des règles, à des formalités nouvelles, à des déclarations aux douanes, à toutes sortes de formalités dont elles n'ont pas l'habitude", énumère le responsable de l'organisation patronale. "Toutes ces conséquences auront lieu à partir du 1er janvier, qu'il y ait un deal ou pas. De toute façon, tout change."

Combien de personnes sont-elles concernées par ce bouleversement de la relation commerciale entre ces deux partenaires historiques ? "Des millions", assure Bernard Spitz, selon qui "il y a 120.000 entreprises françaises qui exportent ou qui importent au Royaume-Uni. On a fait le calcul : le quart d'entre elles, donc 30.000 entreprises, n'ont jamais fait de commerce hors de l'Union européenne. Pour elles, ça va donc être un véritable big bang", prédit-il.

Une facture de 3,6 milliards d'euros ?

"Le Brexit, c'est un vrai tremblement de terre", poursuit le dirigeant patronal. "Le Royaume-Uni est notre sixième client et notre septième fournisseur (21,1 milliards d'euros de biens et de services importés du Royaume-Uni, ndlr). On exporte 34 milliards chaque année au Royaume-Uni (33,6 milliards d'euros exactement, ndlr)".

Selon les estimations du cabinet Euler Hermès, la facture pourrait s'élever à 3,6 milliards d'euros pour la France, soit un peu plus de 10% des exportations actuelles. "C'est un chiffre qui paraît crédible", assure Bernard Spitz, qui anticipe néanmoins "de nouveaux équilibres" dans les prochaines années.