L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a montré devant les eurodéputés des photos de la répression organisée par Alexandre Loukachenko. 1:49
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Isabelle Ory (depuis Bruxelles), édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Devant les eurodéputés, la figure de proue de l'opposition biélorusse a plaidé ce lundi pour que l'Union européenne prenne des sanctions contre 40 personnes jugées responsables de la répression dans le pays. Mais les 27 n'ont pas réussi à être unanimes sur la question, rejetant de fait la demande de l'ancienne candidate à la présidentielle biélorusse. 

Elle repart bredouille. Venue ce lundi à Bruxelles plaider pour l'adoption de sanctions contre le régime du président Loukachenko, l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa n'a pas obtenu ce qu'elle souhaitait des 27. Pourtant, elle s'est montrée éloquente et émouvante lors de ses interventions devant les eurodéputés. La figure de proue de l'opposition biélorusse a même brandi des photos illustrant la répression, la torture ou la mort de ses compatriotes opposés au régime d'Alexandre Loukachenko. 

L'union incapable de prendre une décision

"Il faut reconnaître l'absence de légitimité de monsieur Loukachenko, demander la libération des prisonniers politiques et introduire des sanctions individuelles contre tous ceux qui sont impliqués dans la falsification de l'élection et la répression", a plaidé l'opposante en demandant le soutien de Bruxelles. Néanmoins ce dernier se fait attendre, et les États membres n'ont pas été en mesure de prendre des sanctions contre 40 personnes jugées responsables de la répression, l'unanimité étant nécessaire pour leur adoption. Or, Chypre conditionne toujours son accord à l'adoption de mesures pour contraindre la Turquie à cesser ses forages gaziers dans les eaux de sa zone économique.

Les dirigeants européens doivent trancher

"C'est regrettable. Malgré les promesses, Svetlana Tikhanovskaïa va repartir sans rien" a confié de son côté l'un des ministres des Affaires étrangères des 27. Il revient désormais aux dirigeants européens de trancher la question lors de leur sommet de jeudi et vendredi. S'ils ne parviennent pas à le faire "alors la crédibilité de l'UE sera mise à mal", a par ailleurs estimé Joseph Borrell, le chef de la diplomatie de l'Union.