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Jean-Jacques Héry édité par Léa Leostic
En Biélorussie, les opposants à Alexandre Loukachenko ne désarment pas. Dimanche, une troisième manifestation a eu lieu dans les rues de Minsk malgré l’interdiction et la présence massive des forces anti-émeutes. Plusieurs milliers de manifestants sont venus demander avec force le départ du président.

C’est devenu un rituel : chaque dimanche depuis trois semaines, les opposants au président Alexandre Loukachenko manifestent à Minsk. Les rues étaient noires de monde dimanche, après le déjeuner. La foule était très dense et arborait les drapeaux rouges et blancs de l’opposition dans les principales artères de la capitale. Les slogans sont toujours les mêmes depuis la réélection contestée du président Lukachenko, le 9 août dernier : "Lukachenko, pars !".

"Un vrai bras de fer" entre Loukachenko et ses opposants

Face aux manifestants, les forces anti-émeutes déployées étaient impressionnantes. Les véhicules militaires ont convergé vers le centre-ville et dès le début de la manifestation, plusieurs dizaines de personnes au moins ont été arrêtées. Des cordons de policiers essayaient d’empêcher les différents cortèges de se rejoindre. "Un vrai bras de fer s’est engagé entre Alexander Loukachenko et les opposants. Ces manifestations vont se répéter tous les dimanches, ce qui va peut-être, à terme, provoqué l’usure et la fissure de ce régime", estime Olga Gille-Belova, maître de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne et spécialiste des régimes autoritaires.

Pour le moment, le régime reste toujours sourd aux protestations internationales qui se multiplient. La contestation est également très forte dans d’autres villes du pays, à Brest ou à Grodno, où là aussi les manifestants sont à nouveau descendus dans la rue dimanche.