Bernie Sanders tentera-t-il un coup de poker en Californie ?

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S’il n’a quasiment aucune chance de l’emporter face à sa rivale Hillary Clinton, le démocrate n’entend pas abandonner la course à l’investiture.

Bernie Sanders s'apprête à abattre sa dernière carte. Mardi, l’Etat de Californie votera pour les primaires américaines. Si du côté républicain, aucune surprise n'est à attendre puisque Donald Trump est désormais l’unique candidat, du côté des démocrates, en revanche, rien n’est joué entre Bernie Sanders et Hillary Clinton.

"Ca va être très très serré en Californie"

Selon les derniers sondages réalisés, Hillary Clinton mènerait de peu. Une enquête CBS News/YouGov parle de 49% des votes pour Hillary Clinton contre 47 pour son adversaire Sanders. "Ca va être très très serré en Californie", insiste François Durpaire, historien, spécialiste des Etats-Unis. "Mais Hillary Clinton est quasiment certaine d’être investie", prévient-il.

En effet, il ne manque que 29 délégués à la démocrate pour passer la barre des 2.383 délégués et être investie à la convention de juillet à Philadelphie. Si elle ne les obtient pas en Californie, elle les aura sûrement dans les dernières primaires organisées jusqu’à la mi-juin.

Bernie Sanders, le nouveau Don Quichotte

A moins d'un miracle, Bernie Sanders, désormais surnommé "Don Quichotte", pour récupérer son retard de 800 délégués sur sa rivale. "Il faudrait qu’il remporte 75% des délégués des huit dernières primaires", détaille François Durpaire. "Autant dire que c’est quasiment impossible".

Mais l’historien prévient qu’il existe tout de même un enjeu : celui de la Californie. Si Bernie Sanders remportait l’Etat de la côte est, il infligerait alors un sérieux camouflet à Hillary Clinton en terme d’image. "C’est le plus grand Etat, c’est celui qui compte le plus de délégués, c’est un Etat jeune. Si Sanders gagne, alors cela lui permettra de se présenter comme le rénovateur du parti démocrate".

Le rival d’Hillary pourrait, en effet, profiter de la convention de juillet pour proposer autre chose aux jeunes démocrates et défendre les causes qui lui sont chères comme le salaire minimum à 15 dollars de l’heure ou encore le refus des traités de libre-échange.

Par ailleurs, il espère convaincre les supers-délégués de changer de camp et de lui accorder leur confiance. "Les supers-délégués font des promesses aux candidats, mais ils ne se prononcent que le jour de la convention", précise François Durpaire. Pour le moment, plus de 500 sur 700 se sont ralliés à Hillary Clinton. La tâche s'annonce donc ardue pour Sanders.

François Durpaire est historien, spécialiste des Etats-Unis et auteur de Le petit Trump illustré par l’exemple, aux éditions du Nouveau monde.