Moussa Ibn Yacoub, le jeune travailleur humanitaire français emprisonné au Bangladesh pour "activités suspectes" depuis trois semaines, n’a pas été libéré, contrairement à la décision du juge annoncée lundi. L’ONG musulmane Baraka City, dont il fait partie, s’en est rendue compte en récupérant la notification du jugement. "Nous constatons que l'ordonnance de mise en liberté a été vulgairement raturée à la main, emportant son annulation", écrit sur son compte Facebook, Me Samim Bolaky, l'avocat de l’association.
"Instructions" du ministère de la Justice. Le défenseur raconte que le président de la cour, après avoir accepté de rencontrer l’ONG, lui a expliqué que "le Ministère de la Justice [du Bangladesh, NDLR] aurait donné des instructions sur ce dossier". Un responsable policier du district de Cox's Bazar, où le jeune homme est incarcéré, a confirmé cette décision à l’AFP : "sa demande de libération sous caution a été rejetée".
A la demande du Minist
L'épineux sujet des réfugiés Rohingyas. Moussa Ibn Yacoub s'était rendu au Bangladesh pour venir en aide à des réfugiés Rohingyas, une minorité musulmane venue de Birmanie, lorsqu'il a été arrêté le 22 décembre à un check-point et incarcéré dans des conditions "catastrophiques", selon l'ONG. En cause, son nom d'usage musulman, adopté lors de sa conversion à l'islam, différent de celui figurant sur ses papiers officiels, Puemo Maxime Tchantchuing. Il lui est aussi reproché de ne pas s'être déclaré aux autorités. Au Bangladesh, "les Rohingyas sont considérés comme illégaux, ce qui explique l'impossibilité de légaliser notre présence", s'était défendue l'organisation.
La situation de Moussa a entraîné une large mobilisation sur internet. Une pétition pour réclamer sa libération, lancée à Noël sur le site de l'ONG, avait recueilli plus de 422.000 signatures mercredi.