Moussa Ibn Yacoub, qui était parti au Bangladesh pour l'ONG musulmane Baraka City et y a été emprisonné pour "activités suspectes", est désormais libre de rentrer chez lui, en Seine-Saint-Denis, annonce son comité de soutien sur sa page Facebook. "Toutes les charges qui lui étaient reprochées ont été abandonnées", écrit le comité, sous une photo où le jeune homme apparaît tout sourire et poing droit serré en signe de victoire.
"À très bientôt en France". Dans une vidéo publiée sur la page Facebook de son comité de soutien, il remercie ses soutiens : "Après huit mois passés ici je suis encore debout et grâce à vous", dit-il, "énormément ému". "Je vous dis à très bientôt en France et j'espère qu'on sera encore nombreux à continuer à œuvrer pour les démunis", ajoute-t-il.
70 jours de prison. L'humanitaire avait été arrêté le 19 décembre au Bangladesh, où il visitait des camps de réfugiés Rohingyas, une minorité musulmane venue de Birmanie. Son nom d'usage musulman, adopté lors de sa conversion à l'islam, avait attiré l'attention de la police car il diffère de celui figurant sur ses papiers officiels, Maxime Puemo Tchantchuing. Il lui était aussi reproché de ne pas s'être déclaré aux autorités. Au Bangladesh, "les Rohingyas sont considérés comme illégaux, ce qui explique l'impossibilité de légaliser notre présence", s'était défendue Baraka City. Il avait été emprisonné pendant 70 jours puis placé en liberté conditionnelle avec interdiction de quitter le territoire.
Forte mobilisation. Son sort avait suscité une large mobilisation sur internet, sous le hashtag #Freemoussa, et son portrait avait été affiché sur le fronton de la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis) d'où il est originaire. "En abandonnant les charges retenues contre lui, les autorités bangladaises ont reconnu son innocence. Moussa est désormais libre de retourner auprès de sa famille, de ses proches, de ses amis et de reprendre le cours de sa vie", se réjouit le maire de Montreuil Patrice Bessac dans un communiqué.