Bamako : les casques Bleus "ont défoncé notre porte"

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© HABIBOU KOUYATE / AFP
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N.M. , modifié à
Julie Tilman a été extraite de l'hôtel Radisson Blu de Bamako où une prise d'otages a fait vendredi au moins 22 morts. Témoignage.
TÉMOIGNAGE

À l'écouter "elle a eu "du bol". Julie Tilman, porte-parole de l'organisation internationale de la francophonie, logeait vendredi à l'hôtel Radisson Blu de Bamako, au Mali, où une prise d'otages, a fait vendredi au moins 22 morts. À en croire les forces militaires maliennes, 132 clients ou employés ont été exfiltrés de l'établissement.

Dans sa chambre lors de l'attaque. Julie Tilman logeait "au quatrième étage" lorsque, vendredi matin, elle a entendu "des coups de feu, plusieurs fois, mais pas de rafales". Elle est alors encore dans sa chambre. 'Du bol", estime-t-elle : "je me suis couchée tard, je me suis levée tard et je n'ai pas été au petit-déjeuner". C'est au moment où elle était "prête" que les assaillants ont commencé leur assaut.

Les "terroristes ont tiré dans le couloir". Comprenant la gravité de la situation, elle s'est "barricadée" en coinçant sa porte "avec une chaise et en mettant le verrou", explique-t-elle à Europe 1. Puis, "c'est l'ONU qui a défoncé notre porte et qui est venu nous chercher". "Ils ont fait ça couloir par couloir, chambre par chambre, en s'identifiant avant parce que les terroristes étaient déjà venus dans le couloir en tirant", rapporte-t-elle. "Du coup, il y avait beaucoup de méfiance", ajoute-t-elle.

Une évacuation "en longeant les murs". L'évacuation ne se fait pas dans le calme, à en croire Julie Tilman. "Les casques bleus et les Maliens nous ont fait sortir du bâtiment en longeant les murs parce que les assaillants étaient toujours là", raconte-t-elle.

"Beaucoup d'étrangers, des hommes d'affaires". Mise en sécurité ensuite dans "un stade de basket", Julie Tilman revient sur la population qui peuplait l'hôtel lors de l'attaque revendiquée par les djihadistes d'Al-Mourabitoune, affilié à Al Qaïda :  "il y avait cinq personnes de l'organisation internationale de la francophonie" et "beaucoup d'autres étrangers, des hommes d'affaires". "Un séminaire était en cours dans l'hôtel avec une entreprise", rapporte Julie Tilman, qui dit aussi ne pas comprendre. "Normalement, c'est un hôtel très sécurisé, avec une barrière, un des endroits les plus sécurisés de Bamako", conclut-elle.